Cet article date de plus de deux ans.

François-Xavier Demaison est un des "Hommes au bord de la crise de nerfs" dans le nouveau film d’Audrey Dana

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’acteur et humoriste, François-Xavier Demaison. Ce mercredi 25 mai 2022, il est à l'affiche du dernier film d'Audrey Dana, "Hommes au bord de la crise de nerfs", aux côtés de Ramzy Bedia, Thierry Lhermitte, Marina Hands.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
François-Xavier Demaison, comédien.
 (XAVIER LEOTY / AFP)

L'acteur et humoriste, François-Xavier Demaison, a été révélé par le biopic : Coluche, l'histoire d'un mec d'Antoine de Caunes pour lequel il a été nommé aux César, en 2009, dans la catégorie meilleur acteur. Il est un touche à tout, ses rôles sont très divers, parfois romantiques, parfois satiriques, parfois dramatiques, comme dans : Comme des frères d'Hugo Gélin en 2013 ou encore Le Petit Nicolas de Laurent Tirard (2009).

Ce mercredi 25 mai 2022, François-Xavier Demaison est à l'affiche du nouveau film d'Audrey DanaHommes au bord de la crise de nerfs, aux côtés de Ramzy Bedia, Thierry Lhermitte, Marina Hands. C'est l'histoire de sept hommes qui ont de 18 à 70 ans, que tout oppose. Finalement, ils ont un point commun, c'est qu'ils sont tous au bord de la crise de nerfs et ils vont se retrouver à faire une thérapie de groupe en pleine nature.

franceinfo : Hommes au bord de la crise de nerfs est une comédie. On est au cœur d'un sujet de la société actuelle, c'est-à-dire comment réussir à déstresser ? Comment réussir à se retrouver soi-même et à canaliser nos émotions ?

François-Xavier Demaison : Exactement. Ce qui est fou, c'est que c'est un film qu'on a tourné en 2019. Je dis souvent que c'est un film du monde d'avant qui parle du monde d'après. Comment la nature peut nous soigner et comment il faut en prendre soin aussi. Et la nature va faire un bien fou à ces garçons qui sont vraiment au bout de leur vie. Elle est un acteur du film.

Le film traite aussi de comment retrouver une forme de confiance en soi. C'est difficile aujourd'hui d'avoir confiance en soi quand on voit tout ce qui se passe.

Oui, ça fait partie de cette thérapie. Alors il y a des étapes un peu intenses, comme la yourte à 50 degrés, le fait d'être enterrés vivants pendant des heures, mais effectivement, ce que dit Audrey, à travers le personnage qui est joué par Marina Hands, c'est "Que commencer par s'aimer soi-même, c'est déjà pas mal".

Vous avez mis du temps à avoir confiance en vous !

Oui. j'y travaille encore !

C'est un énorme travail que vous avez fait et j'ai l'impression que ça a commencé vraiment à aller mieux à partir de 2008, quand Antoine de Caunes vous a confié ce rôle pour incarner Coluche.

Incarner Coluche a été incroyable. C'était mon premier rôle principal au cinéma et tout d'un coup, je me retrouvais dans la peau du comique préféré des Français qui manque à tout le monde.

François-Xavier Demaison

à franceinfo

Il y avait ce côté: responsabilité qui me dépassait un peu et il a fallu beaucoup travailler. En allant vers Coluche, je suis allé un peu vers une partie de moi-même, un peu plus libre, un peu plus insolente. Puis il y a eu l'enchaînement de tous ces films, toutes ces pièces qui font que je suis très heureux aujourd'hui.

Dans le film, vous êtes avocat. Vous avez exercé finalement ce métier au niveau international, à New York notamment. Vos parents étaient avocats. Vous avez eu du mal à les affronter pendant longtemps. En tout cas, vous avez eu du mal à leur annoncer que ce que vous vouliez faire dans votre vie, ce n'était pas ce métier-là, mais c'était vraiment la scène et le théâtre.

Oui. J'avais envie d'être conforme. Ils avaient investi dans mes études, ils y croyaient. Ils pensaient vraiment que je pouvais planter le drapeau de la réussite scolaire au niveau familial. Ce que j'ai fait. Et puis, à un moment donné, une fois que j'avais vécu pour les autres, il fallait que je vive un peu plus pour moi. Ils l'ont parfaitement accepté, d'ailleurs. 

Vous, le point de bascule, ce sont les attentats du 11 septembre 2001.

Exactement. Ça a été un accélérateur.

Ça a été le choc cathartique du 11 septembre 2001 qui m'a fait mesurer la fragilité de nos existences.

François-Xavier Demaison

à franceinfo

Vous avez rapidement compris que vous étiez fait pour ça et vous allez décider de recontacter le prof qui vous donnait des cours au cours Florent, que vous suiviez en parallèle de l'Institut d'Etudes Politiques. Il a eu confiance en vous. Avez-vous conscience que vous avez toujours généré de la confiance ?

Je ne sais pas... Peut-être parce que j'ai des convictions, j'ai la foi , j'ai de la détermination.

Samuel Lebihan vient à la première de ce spectacle en 2002, il craque sur vous et décide de vous produire.

Il y a 20 ans ! Alors, il n'était pas producteur et je n'étais pas acteur donc le parcours a été un peu chaotique au début. On a fait des grosses salles vides et puis après des petites salles pleines et puis après des grosses salles pleines.

Est-ce que, par moments, vous prenez le temps de vous poser et de profiter un peu de ce qui vous arrive ?

Pas assez. C'est vrai que je cours beaucoup. J'ai quand même un atout, c'est ma maison dans le Roussillon, avec une femme qui est catalane et qui fait ralentir un peu le temps, entouré de chiens et d'animaux. Puis j'ai une fille extraordinaire qui me fait rire, qui est un puits sans fond de réflexions sur le monde.

Est-ce que, parfois, vous avez des peurs de ne pas tourner parce que vous avez une soif de travail permanente ?

On craint toujours le moment où on va avoir moins envie de nous, on va moins nous aimer, mais je crois qu'il ne faut pas se poser ce genre de questions. Est-ce que c'est pour éviter ce genre d'angoisse que je fais autant de choses ? Peut-être !

Vous rêviez à quoi enfant ?

Je rêvais pas mal de cette vie-là. J'avais beaucoup d'aspirations, beaucoup de rêves. J'étais pas mal complexé, donc pas mal solitaire. J'imaginais beaucoup ce que pouvait être ma vie future. J'ai eu l'impression de manger mon pain noir au moment de l'enfance, de l'adolescence, de beaucoup m'ennuyer, mais l'ennui a des vertus créatives.

C'est quoi la suite, alors ?

La suite, c'est l'Olympia avec deux dates exceptionnelles : le 31 décembre 2022 et le 1ᵉʳ janvier 2023 pour réveillonner ensemble. Cette perspective de réveillonner sur scène me va très bien.

Yeux dans les yeux avec le public aussi. Votre adrénaline, c'est d'être face à face avec ce public.

Et puis ils me suivent depuis quinze ans. Ils sont là, c'est fou.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.