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Didier Bourdon et Pascal Légitimus sont des "frères de cœur" pour Bernard Campan

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, le comédien Bernard Campan. À partir du 22 septembre, il sera à nouveau sur la scène du Théâtre de la Renaissance à Paris avec Isabelle Carré pour la pièce "La dégustation" d’Ivan Calbérac.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Bernard Campan lors de l'enregistrement le 6 janvier 2015 de l'émission Vivement dimanche diffusé sur France 2. (FREDERIC DUGIT / MAXPPP)

La dégustation est l’histoire d’une rencontre entre Jacques, caviste, célibataire endurci, et Hortense célibataire elle aussi, engagée dans la vie associative, qui s’inscrit à un atelier de dégustation de vins. C’est un troisième personnage, Steve, qui va jouer les entremetteur et grâce à qui ces deux-là vont s’apprendre, s’ouvrir, s’aimer malgré leurs différences. "Ce sont finalement des personnages beaucoup plus isolés, beaucoup plus perdus qu’ils n’y paraissent, explique Bernard Campan. Chacun a du mal à vivre et pourtant, il y a une solidarité qui va se créer, une entraide, et c’est touchant."

J’étais attiré par le théâtre. Le cinéma me semblait quelque chose de trop lointain, d’impossible à atteindre.

Bernard Campan

à franceinfo

Très jeune, Bernard Campan sait que sa vie sera sur une scène. Il grandit avec un père professeur d’italien et une mère professeure de français. Il n’en est pas pour autant un bon élève : "J’étais plutôt un cancre". Ce qu’il veut, c’est être sur des planches. Il part très jeune de chez ses parents. Il connaît des galères et reconnaît avoir douté, jusqu’à faire une grosse déprime : "Je jouais tous les soirs, j’ai joué tout le temps au café-théâtre mais ça ne rapportait rien, je ne gagnais rien. Donc, j’ai eu un moment où j’ai cru vraiment que j’allais m’arrêter." 

À deux doigts de l’abandon, il revient à Paris, travaille comme technicien dans une radio et un de ses amis l’emmène au Petit Théâtre de Bouvard où il retrouve Didier Bourdon, Pascal Légitimus, Smaïn et d’autres comédiens qu’il connaît déjà. "C’est au théâtre de Bouvard que tout a démarré vraiment", au début des années 80.

Il était une fois Les Inconnus

Bernard Campan confie au micro d’Elodie Suigo que Didier Bourdon est arrivé au bon moment, celui où les doutes s’invitent, générant l’envie de tout abandonner même ses rêves : "Un manque de confiance très fort m’habitait. Je ne me sentais pas capable de jouer. Et c’est Didier qui avait joué avec moi auparavant au café-théâtre qui une fois chez Bouvard m’a dit : 'Mais tu vas jouer, tu ne vas pas seulement écrire des sketchs pour les autres. Tu vas jouer, tu as autant de talent que les autres'. C’est vraiment lui qui m’a sauvé, ça c’est une reconnaissance éternelle." Avec Pascal Légitimus, il raconte cette union spontanée, les premiers sketchs faits ensemble : "On a eu vraiment une affinité artistique et puis humaine très forte."

Le trio déjanté devient Les Inconnus, sillonne les routes de France et enchaîne les succès à partir de 1989 avec La télé des Inconnus. On se souvient de Télémagouille, Tournez ménages ou encore Perdu de recherche. Il s’essaie à la chanson parodique avec Auteuil-Neuilly-Passy : un gros carton.

Puis, c’est le cinéma avec Les trois frères (1995) ou encore Le Pari (1997). Forts de leurs succès, les envies d’autres choses se font sentir et à un moment donné, ses deux acolytes se dirigent vers le cinéma. Il explique que lui, à ce moment-là n’a pas de projets en vue : "J’étais le dernier. Je n’avais pas vraiment de propositions. Un peu plus tard, Anne Fontaine m’a donné un second rôle dans un film mais je n’avais pas l’impression que le cinéma était fait pour moi, une fois de plus." Et il poursuit : "J’allais voir Didier sur le tournage de La machine avec Depardieu. J’étais en admiration mais n’étais pas jaloux. J'étais forcément envieux car j’aurais aimé moi aussi tourner avec Depardieu mais je voyais mes camarades se lancer dans le cinéma et je me disais 'peut-être qu’un jour ce sera pour moi aussi'."

La créativité, c’est l’enfant qui est toujours à l’intérieur mais il faut le préserver, l’entretenir.  J’ai l’impression de redécouvrir à chaque fois, de repartir un peu au départ et ça j’aime bien.

Bernard Campan

à franceinfo

Quelques décennies plus tard et de beaux rôles aussi au cinéma, Bernard Campan garde ses yeux d’enfant, avec la timidité en moins.

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