"C'est fou ce parcours" : un quatrième album pour le groupe de heavy metal humoristique nantais Ultra Vomit
Nicolas Patra est le chanteur du groupe nantais de Heavy Metal humoristique Ultra Vomit. Sa particularité est la parodie, le pouvoir de la vanne. À la base, sa formation en 2000 était presque une blague, c'est comme cela que les membres du groupe l'avaient conçue entre eux. Tout comme le titre de leur premier album : M. Patate. En bref, ils aiment rire, provoquer aussi le rire et là où la blague est réussie, c'est qu'à l'heure actuelle, Ultra Vomit est l'un des plus gros vendeurs de heavy metal en France. Aujourd'hui, ils sortent leur quatrième album : Ultra Vomit et le pouvoir de la puissance.
franceinfo : Comment vivez-vous ce succès et le soutien du public ?
Nicolas Patra : Plutôt bien. C'est vrai que tout ce qui s'est passé depuis le début, c'est assez accidentel. On fait un premier concert, c'était en 2001 et si on se disait : "si le concert marche, peut-être qu'on en fera un autre, mais si c'est de la merde, on arrête tout". En fait, ça a continué comme ça chaque étape et on se retrouve là, ce qui est un peu hallucinant. C'est que parfois, on regarde un peu dans le rétro, on se dit : "C'est fou ce parcours" pour effectivement ce qu'on peut qualifier de blague à l'origine.
On a quand même l'impression que c'est d'abord un groupe d'adulescents avec cette envie de se marrer, d'être ensemble, de jouer de la musique, de vivre des émotions.
C'est sûr qu'on s'apprécie énormément. Il y a eu un refus de grandir. Tous les quatre, on a un peu ce syndrome-là. Ma maîtresse d'école en CE2, c'était la mère de Fabien, le guitariste du groupe et en fait on avait juste un an d'écart, donc on était au primaire ensemble. On voyait qui on était, mais on ne se parlait pas. Plus tard, à une fête de la musique à Nantes et j'entends au coin d'une rue du gros métal à fond. Je me suis dit : c'est quoi ce truc ? Ça a l'air énorme. Et là, j'aperçois un garçon avec des vieilles dreadlocks, une guitare sur les genoux, torse nu, en train de riffer. Je me rends compte que c'est Fabien, le fils de la maîtresse. Et tout de suite, je me suis dit : je ne sais pas ce qui s'est passé, mais tous les deux, on a mal tourné de la même façon. Je pense que c'est à cause de l'école.
Comment est vraiment né le groupe en 2000.
J'ai fondé le groupe avec un copain au lycée qui très rapidement a fait : "Ouh là, moi je n'aime pas jouer en groupe, ça me fait chier". Donc il nous a laissé un petit peu le truc en nous disant : "Démerdez-vous avec ça". C'est lui qui avait trouvé le nom Ultra Vomit.
"C'est drôle, Ultra Vomit, c'est un nom que j'ai mis longtemps à assumer. Au début, j'avais un peu honte. Avec la famille, c'était un peu difficile."
Ultra Vomità franceinfo
Et ensuite, j'ai rencontré Manard, le batteur du groupe et on avait quelques groupes de métal en commun, mais c'était surtout de l'humour en fait. Les Simpson, Les Inconnus, Louis de Funès, des trucs comme ça, où vraiment on se marrait à fond. Les films d'horreur et d’humour, c'était ça à la base. Après, en musique, on n'écoutait pas trop les mêmes trucs. Il y avait une base metal, mais on avait que quelques groupes en commun, genre Cannibal Corpse, Sepultura etc.
Vous avez un côté effectivement très cinématographique. Est-ce que ce n'est pas une réponse aussi à comment vous voyez la vie ?
Oui, c'est sûr. Nous sommes de gros passionnés de cinéma, Retour vers le futur, Jurassic Park pour ma part, des films comme ça ! Les Bronzés font du ski, rien à voir, mais c'est mon film préféré donc je le dis. Le cinéma nous a inspirés dès le début. Avec Manard, au début, on se retrouvait plus pour regarder des films que pour écouter de la musique. La base, c’étaient les films gores genre Brain Dead et tout. Moi c'était un côté comme ça, hypergénéreux, avec plein de sang partout. Ça nous a beaucoup influencés. Donc le point de départ, ce sont Les Bronzés font du ski avec "oublie que tu n'as aucune chance sur un malentendu, ça peut peut-être marcher".
Vous êtes devenus des Kings of Poop. C'est quoi ?
La référence, c'est Michael Jackson. C'est un artiste qui fait partie des piliers de mon existence en termes de musique. Il y a eu les Beatles, Michael Jackson après Nirvana. Kings of Poop, c'est comme le King of Pop, sauf que c'est de la merde. Voilà. En gros, pour résumer.
Je voudrais qu'on parle des Doigts de Metal. Cette chanson définit parfaitement qui vous êtes, l'ambiance, l'état d'esprit, même dans les paroles. Raconte-nous cette chanson.
"’Doigts de Metal’, ça nous correspond bien parce que c'est hyper enfantin comme expression et ça devient moins grave."
Ultra Vomità franceinfo
Déjà clairement, c'est un énorme hommage à Orelsan. Moi j'en suis fan depuis le début. Quand je l'écoute, c'est comme si on avait grandi ensemble, comme si on n'était potes de collège ou de lycée. C'est juste qu'on a mal tourné mais différemment. Donc clairement, dans ma tête... Je fais beaucoup de personnages, c'est rarement le vrai mec qui chante, c'est un peu des imitations... Et là en l'occurrence, c'était une phrase qui arrive avec la voix d'Orelsan : "J'ai toujours cru que les métalleux c'étaient... En fait, ce sont des gros nounours, y sont trop sympas", ça part ainsi. Doigts de Metal, c'est un peu une expression, par exemple, en concert on dit au public : "montrez vos doigts de métal", c'est tellement con aussi comme expression.
Pour terminer, qui sont les Ultra Vomit alors ? Pour ceux qui ne connaissent pas encore.
C'est Emmanuel Colombier à la batterie, c'est Fabien Le Floch à la guitare, c'est Mathieu Bausson à la basse et c'est Nicolas Patra au chant. Voilà, si on devait les résumer.
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