Alex Jaffray: "Rire, apprendre des choses et faire découvrir de la musique, c’est un peu le rêve sur terre"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mercredi, c’est l’auteur-compositeur-interprète Alex Jaffray pour son spectacle "Le son d’Alex" les mercredis et jeudis à 20h00 jusqu’au 19 décembre dans la salle Le République à Paris.
Dans Le son d’Alex, Alex Jaffray propose un spectacle à son image : "Rire et apprendre des choses, et faire découvrir de la musique c’est un peu le rêve sur terre". Ce qui le rebute petit c’est le sérieux dans l’apprentissage.
S’il y a un endroit où il faut rigoler, c’est justement au moment où on apprend car c’est là où on se souvient encore plus des choses
Alex Jaffrayà franceinfo
Pas forcément bon élève, Alex Jaffray se décrit comme rondouillard et très timide et grandit auprès de ses grands-parents : "C’est toujours bizarre d’avoir des parents avec une génération de plus. J’étais chouchouté, très heureux, ce n’était pas Zola". Et d’ajouter avec humour : "Je n’étais pas aidé quoi, j’vais pas vous mentir".
De la musique oui, mais pas sans l'image !
Petit, alors qu’il n’a pas vu le film Le casse d’Ennio Morricone, il en écoute la musique et elle le prend aux tripes, lui donne envie d’écrire de la musique pour le cinéma : "Ça me fascinait". Il confie qu’il n’aurait pas eu le courage d’être musicien tout seul. Ce qui l’intéresse c’est la musique mais avec l’image, travailler pour l’image ou pour un réalisateur.
Ses trucs à lui, c’est de décortiquer la musique, créer des ponts et construire des musiques à l’envers. Et on retrouve cette originalité dans son spectacle, notamment avec la chanson L’été indien (Joe Dassin) dont les premières notes "Exactement à l’identique" mises à l’envers donnent le tempo de Destinée (Guy Marchand). Il ajoute que Vladimir Cosma n’a pas été le premier à faire ça puisque Bach usait déjà de cette technique : "Comme il devait écrire deux heures de musique toutes les semaines, il retournait ses partitions."
En 1997, il compose la musique du film Francorusse d’Alexis Miansarow, une histoire triste mais qui le touche personnellement. Même s’il considère que ce n’est pas une franche réussite, Alex Jaffray se régale en composant la musique, en mélangeant les sonorités. Probablement le point de départ vers une carrière professionnelle dans laquelle il souhaite s’épanouir : "Je ne me suis jamais imaginé monter sur scène pour venir chanter, genre 'Bonsoir Paris !' avec un piano et une guitare."
Derrière l’image
Alex Jaffray se tapit dans l’ombre, il a grandi mais reste timide et préfère être au service d’un projet, d’une image, d’une idée : "Je trouve cela plus noble, j’adore arriver et dire comment je peux aider."
Parmi ses nombreux souvenirs, celui de sa rencontre avec Michel Serrault en 2000 pour le film Le Monde de Marty de Denis Bardiau : "Il jouait de la trompinette (…) Et je lui ai écris un tout petit bout de morceau qu’il jouait dans le film, c’était rigolo, c’était quatre notes, c’était tellement bien de répéter avec Michel Serrault." Dans son parcours, il se remémore aussi ses collaborations avec Pascal Chaumeil sur le film L’Arnacœur et la création de nombreuses publicités.
Alex Jaffray c’est à lui tout seul sur scène un condensé d’anecdotes, d’humour, d’extraits musicaux, d’arrangements surprenants.
La musique c’est le plus beau truc qui soit sur terre, ça vous transporte, ça peut vous transpercer, vous soigner
Alex Jaffrayà franceinfo
La musique est pour lui comme un parfum qui peut vous faire voyager dans le temps, revenir à un moment précis de votre vie rien qu'avec une odeur. Alex Jaffray va même jusqu'à dire que la musique l’a sauvé : "Je n’aurais pas eu la musique, je pense que je bégaierais encore." Alors pour aller vérifier, c’est dans la salle le République à Paris, les mercredis et jeudis à 20h00 jusqu’au 19 décembre.
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