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"Retour à Colombey", de Pierre-Louis Blanc

Le général de Gaulle est mort le 9 novembre 1970. Quarante et un ans après sa disparition, Pierre-Louis Blanc, ancien chef du service de presse à l’Elysée, ambassadeur et directeur de l’ENA, a refait le voyage à Colombey.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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 Un pèlerinage nostalgique et une réflexion sur l’exercice du pouvoir. 

Retour à Colombey , de Pierre-Louis Blanc est publié aux éditions Pierre-Guillaume de Roux (122 p., 15,90€)

La note de Philippe Vallet : ****

Mot de l'éditeur

Pierre-Louis Blanc, proche du Général de Gaulle, est revenu cinq fois à
Colombey-les deux églises. La première fois lors de ses obsèques le 12
novembre 1970. La dernière lors du quarantième anniversaire de sa mort,
en 2010, où Sarkozy prononce une allocution sans souffle à la mémoire de
l’homme du 18 juin. Pierre-Louis Blanc mesure la distance qui s’est
creusée entre ce dernier et les hommes politiques qui s’en réclament
aujourd’hui.

Le gaullisme est
devenu affaire de fétichisme plutôt que d’engagement.

La grande réunion de « famille » des gaullistes a quelque
chose de composé, sinon de « recomposé ». Passant discrètement en revue
les visages qui se présentent, des plus récents aux plus anciens, –
Fillon, Guaino, Alliot-Marie, Guéna, etc-jusqu’à Pompidou, Pierre-Louis
Blanc se remémore leurs itinéraires et leurs trahisons. Le gaullisme est
devenu affaire de fétichisme plutôt que d’engagement. Dans le pire des
cas : image, outil de communication que tous tentent bien d’exploiter
dans leur propre intérêt...

Un autre retour à Colombey, plus tôt dans
l’année, en compagnie de PPDA pour y tourner un documentaire consacré à
de Gaulle a confirmé ce marchandage médiatique. Et Pierre-Louis Blanc de
se remémorer le bras de fer traditionnel du Monde avec le Général :
assurément de plus haute volée. Puis l’auteur convoque peu à peu la
figure du Général au fil d’une réflexion politique plus étendue.
Politique étrangère, Europe, Education ou Recherche… Voilà des thèmes
ressortent comme des cartes fatales dans un jeu divinatoire que, seul,
de Gaulle aurait su interpréter. Aux échecs ou aux contretemps
rencontrés par ses successeurs, Pierre-Louis Blanc oppose ses prises de
position de longue haleine. Opposant à la volonté obsessionnelle d’être
vus puis reconnus des Villepin, Lang, Giscard ou Mitterrand, la capacité
proprement visionnaire du Général et la rigueur de son combat.

Pierre-Louis Blanc ponctue cette réflexion politique de souvenirs
émouvants : conversations qu’il a eues avec le Général, promenades à la
Boisserie, confidences et tourments secrets qui ont torturé le
solitaire, notamment à propos de la guerre d’Algérie, rédaction des
Mémoires d’espoir dont Pierre-Louis Blanc fut le premier lecteur... Un
retour à Colombey au-delà de la nostalgie. Qui nous invite à recouvrer
plus que la mémoire gaulliste : la lucidité politique et la force morale
pour les combats à venir.

Bio

Pierre-Louis Blanc a été chef du service de presse du général de Gaulle à l’Élysée de 1967 à 1969. Après la mort de l’homme du 18 juin, il a été successivement conseiller culturel de l’Ambassade de France à Londres, directeur de l’ENA de 1975 à 1982, ambassadeur à Stockholm, à Athènes puis à New York auprès des Nations-Unies. Il a publié De Gaulle au soir de sa vie (Fayard) et Valise diplomatique (Rocher).
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