"Mon ami cet inconnu," de François Cérésa
"Pour toi, les paillettes. La fiesta à tous crins. L’oubli. La démesure. Le délire. La peinture à coups de bite. Seulement notre disponibilité n’était plus la même. Ça te déplaisait. La famille. L’embourgeoisement. Tu as rué dans les brancards. Face à la solitude, tu n’osais pas réveiller l’émotion qui dort. L’insolence l’emportait. Tu t’es enfermé dans la posture. Je peux te le dire maintenant. On s’est trompés. On croyait que tu aimais tellement la vie. L’autre jour, Jacquot m’a dit que dans nos cœurs, il y a le cœur de nos disparus. Cela ne suffit pas. Je le sais. "Ne t’en va pas, ma force, ma faiblesse, ne t’en va pas." Tu connais ça, hein ? L’un court, l’autre a des ailes. Ce n’est pas du Dostoïevski. Quel idiot. Le ténébreux, le veuf, l’inconsolé. Non, c’est nous. Voilà où l’on en est. "
Mon ami cet inconnu , de François Cérésa, est publié chez Pierre-Guillaume de Roux
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