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Festival de Cannes : la course à la Palme d’Or est lancée

Alors que Julia Roberts a pour la première fois monté les marches de Cannes au bras de Georges Clooney pour le film "Money Monster" de Jodie Foster hors compétition, la course à la palme d’or est lancée. Le festival est tout de suite entré dans le vif du sujet. Sur la Croisette, il y a les paillettes et tous les regards sur le monde contemporain.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Julia Roberts qui montait les marches pour la première fois l'a fait pieds nus © REUTERS / Yves Herman)

 C’est un conte d’aujourd’hui qui a ouvert le bal des films français en compétition. Alain Guiraudie, c’est ce cinéaste à l’accent chaleureux de l’Aveyron qui avait déjà séduit Cannes en 2013 avec L’inconnu du lac , vu à la Quinzaine des réalisateurs. Cette fois il est dans la cours des grands. Rester vertical, c’est du lourd , du bon film cannois qui divise, tout ce qu’on aime.

Un conte donc, mais attention, laissez les enfants dans leur chambre. Le chevalier c’est Léo, censé écrire un scénario, dans sa vieille Renault il trace la route, images sublimes du Causse des Cévennes et du marais poitevin. En chemin, il cherche le loup et croise une bergère, lui fait un enfant, mais la belle a le baby blues et le plante au milieu des brebis avec le bébé. Avec Léo, on croise un clochard, des agriculteurs homosexuels, une rebouteuse un brin coquine, et comme Alain Guiraudie aime les scènes crues, Walt Disney tombe dans les pomme.

L’air de rien, avec son côté artiste contemporain, Alain Guiraudie parle des solitudes de l’époque et de plein d’autres choses. "C'est un conte qui parle de choses ancrées dans le réel… Le loup c'est une réalité concrète en France en ce moment…"

Ken Loach récite ses gammes

Avec Ken Loach, pas de surprise. A 79 ans, le Britannique a toujours la haine contre le capitalisme et une formidable empathie pour le peuple, où il recrute souvent ses acteurs. Moi Daniel Blake, c’est une descente dans les enfers de la bureaucratie de l’aide sociale quand elle a décidé de vous mettre plus bas que terre. Un veuf à qui on enlève sa pension d’invalidité, une jeune mère célibataire au bord du gouffre, Loach récite ses gammes, un peu trop, le scénario est prévisible, même si  la scène où la maman affamée se jette sur la nourriture à la banque alimentaire tire les larmes même aux festivaliers de luxe, éternel paradoxe cannois. Mais la question avec Loach, c’est comment a-t-il encore la foi de faire ce cinéma-là, alors que son ennemi de toujours, le néo-libéralisme  a largement gagné la partie.

Ma que pasa, pas de film italien cette année ?

Lors de la conférence de presse de présentation du festival Thierry Frémaux avait frisé l’incident diplomatique, ma que pasa, pas de film italien cette année ? Rassurez-vous,  ils ne sont pas en compétition mais dans les autres sélections comme Marco Bellocchio à la Quinzaine des réalisateurs, avec Fais de Beaux Rêves . Dans ce film, le réalisateur suit le destin d'un homme poursuivi par le décès d'une mère qu'il adorait. Une histoire familiale sensible et personnelle, qui raconte en quoi la disparition d'un être aussi proche peut avoir des conséquences sur nos vies même s'il reste possible de se relever, sans la mama…

 

Cannes fabrique de stars, de légendes, mais aussi, Cannes machine à faire des phrases : en bonus ce matin Cristi Puiu qui a marqué des points avec Sieranevada , géniale plongée en temps réel dans une famille de Bucarest et Alain Guiraudie, encore lui, on appréciera son anglais, le tout sur fond de chanson italienne, évidemment.

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