Il y a un an, Sheila Begun était dans l'immeuble, victime duplus grand accident industriel du pays. Elle se souvient : "La veilledéjà, j'étais à l'usine et on avait déjà constaté des fissures à ce moment-là. Onnous avait libérés plus tôt la veille, en nous précisant que nous devionsrevenir le lendemain, le 24 avril. Si nous ne revenions pas, on allait êtreprivés du salaire journalier. Du coup, nous sommes revenus. On est à peu près5.000 ouvriers à travailler au Rana Plaza .""On était conscients des risques" (Sheila Begun)"On n'a pas pu deviner qu'on allait avoir un si grandaccident. Mais on était conscients des risques. On a commencé à travailler à 8h. A 8h30, il ya eu une grande coupure générale et l'effondrement a commencé à ce moment là. Touta été très vite et je perds conscience. J'étais en train de travailler sur mamachine, comme d'habitude. Celui qui m'aidait est mort sur le coup. Mon bras aété bloqué par la machine que j'utilisais tous les jours. " Restée dans lesdécombres pendant seize heures, Sheila Begun est aujourd'hui paralysée du brasdroit.Safia Parveen, membre du syndicat, rappelle que lespropriétaires des entreprises sous-traitantes du Rana Plaza ont été poursuivis enjustice, mais aujourd'hui encore il n'y a pas eu d'indemnisation pour tous lesouvriers. "Il y avait au total 39 entreprises qui avaient leurssous-traitants au Rana Plaza comme Carrefour, Auchan et Benneton, et qui n'ont pasencore participé aux fonds d'indemnisation. ""Il est temps de reconnaître les droits des ouvriers"(Safia Parveen)La représentante des travailleurs du textile sera à la manifestationà Paris (place Saint Opportune) à 11h ce lundi 7avril "pour réclamer l'indemnisation des victimes du Rana Plaza, car ilsont encore besoin d'être pris en charge aujourd'hui. (...) Il est temps dereconnaître leurs droits. "