Réquisitions dans l'industrie militaire : "La France dispose d'un point de vue légal de tout l'arsenal pour le faire", selon un spécialiste
L'État n'exclut pas de réquisitionner des usines pour produire de l'armement à destination de l'Ukraine. Les déclarations du ministre des Armées Sébastien Lecornu, mardi 26 mars, suscitent beaucoup d'interrogations. "La France dispose d'un point de vue légal de tout l'arsenal pour le faire, souligne Marc Chassillan, ingénieur militaire et expert des industries de défense. "Ces réquisitions peuvent concerner les matières premières. Il est également possible de réquisitionner des moyens de production, encore faut-il qu'ils soient adaptés à la production d'armement, ce qui n'est pas du tout évident au premier abord."
La fabrication de munitions d'artilleries
Concernant l'Ukraine, il y a semble-t-il actuellement des goulots d'étranglement dans les fabrications de munitions d'artillerie. Vous avez de nombreux sites civils qui usinent de l'acier tous les jours pour fabriquer des produits civils, indique Marc Chassillan. Vous réquisitionnez le centre numérique d'usinage et au lieu d'usiner des pièces pour la sidérurgie, par exemple, vous pouvez usiner des obus." Il n'est pas question dit-il de "transformer une usine de fabrication de conserve de petits pois en usine qui fabrique des obus évidemment", note Marc Chassillan. Ce que demande le ministère des Armées aux industriels de l'armement, selon ce spécialiste, "c'est de réduire les délais de livraison."
"Il faut peut-être qu'on mette un peu de pression" sur les entreprises, déclare Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie sur franceinfo. La France souhaite se mettre dans une logique d'"économie de guerre" pour continuer à soutenir l’Ukraine, "il faut qu'on augmente beaucoup, beaucoup les cadences".
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