Législatives : "Les Français qui ont voté massivement pour le RN au premier tour voteront tout aussi massivement pour eux" au second tour, analyse Stéphane Zumsteeg, de l'institut Ipsos
Alors que le Rassemblement national et ses alliés arrivent en tête de ce scrutin (33,13%), suivi du Nouveau Front populaire (27,99%), le sondeur estime qu'une des particularités de l'électorat d'extrême droite est sa "détermination", "sa loyauté et sa stabilité". "Il n'y aura aucune déperdition" entre les deux tours, estime Stéphane Zumsteeg qui considère que les électeurs du RN ont pour objectif non plus "d'envoyer un coup de gueule, un message au premier tour", mais bien "d'envoyer Jordan Bardella à Matignon."
Une "corrélation" entre la taille de la ville et le vote RN
"La France périphérique a probablement fourni les plus gros contingents de ce vote RN", analyse le directeur du département politique et opinion à l'institut Ipsos. Mais le nombre de votes est aussi à corréler avec le nombre d'habitants. "Quand on regarde quelle est la proportion de vote pour le RN, selon le nombre d'habitants des communes, on a une courbe extraordinairement régulière. Il y a une corrélation" entre la taille de la ville et le vote RN "qui s'est renforcée", explique Hervé Le Bras, historien et démographe, auteur notamment de L’Atlas des inégalités, publié aux éditions Autrement.
Entre colère et démocratie
"Le RN est le parti qui dispose de la base électorale la plus solide et la plus complète". Selon Stéphane Zumsteeg, le parti de Jordan Bardella est le "seul à ne pas avoir subi de désamour des Français". Il le décrit comme "le parti le plus attrape-tout de la classe politique. Il n'y a plus de ligne de faiblesse par sexe, par classe d'âge et même par profession" au sein de cet électorat, assure le sondeur. Pour lui, le vote du RN est "un vote de colère, d'incompréhension de la classe politique, et en partie, peut-être, un vote d'aigreur. C'est une France en colère, ce sont des gens qui ont l'impression de faire partie des classes sociales défavorisées, des gens qui ont du mal à boucler leurs fins de mois", ajoute-t-il.
Hervé Le Bras estime lui qu'il y a "un côté démocratique" dans le vote pour le RN "qu'il ne faut pas négliger. C'est très difficile de dire quel est le ressort du vote RN." On mettait souvent en avant la colère, mais là, "une des raisons profondes de ce vote est démocratique. Ce sont des Français, ils le disent souvent, qui ont le sentiment de ne pas être écoutés."
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