Législatives 2024 : "On serait plutôt sur une majorité relative pour le Rassemblement national", selon l'IFOP
"Il faut être très prudent et modeste sur les projections en sièges", prévient Jérôme Fouquet, politologue, directeur du département Opinion de l'IFOP, mercredi 3 juillet, alors que la date limite de dépôt des candidatures pour le second tour des élections législatives était fixée la veille à 18 heures. "Il y a deux enjeux clés, selon lui, d'abord la configuration des seconds tours et donc des désistements". Dimanche 7 juillet, il n'y aura que 92 triangulaires avec un candidat du parti d'extrême droite ou de ses alliés, au lieu de 299 : "Évidemment, en duel pour le Rassemblement national, c'est plus dur de s'imposer que dans une triangulaire". Et le deuxième paramètre à prendre en compte, "c'est de voir comment les électeurs des candidats éliminés ou qui se sont retirés vont se reporter".
Jérôme Fourquet compare les législatives de 2017 et 2022, dans le premier cas le front républicain "marchait à plein régime", dans le second "il ne fonctionnait plus". "Est-ce que face à la perspective assez plausible d'une victoire du Rassemblement national, les électeurs du camp présidentiel, comme de la gauche, dans les circonscriptions où leurs candidats ont été éliminés, pratiquent de nouveau à haut niveau le front républicain ou est-ce qu'il y a de la déperdition ?", interroge-t-il.
"Le vrai paramètre pour nous, c'est de savoir à quel niveau le front républicain fonctionne de nouveau par rapport à ce qu'on a connu historiquement."
Jérôme Fourquetsur franceinfo
Prenant en compte ces différents paramètres, "on serait plutôt sur une majorité relative pour le Rassemblement national, ce qui rendra de toute façon la situation politique très compliquée dans les mois qui vont venir", analyse Jérôme Fourquet.
Une participation élevée qui bénéficie à chaque camp
Avec une participation finale qui s'élèverait à 65,8%, cette estimation, si elle est confirmée, ferait de ce scrutin les élections législatives affichant la participation la plus importante depuis celles de 1997. "Dans toutes les élections, quand la participation est plus importante, chaque camp en bénéficie", constate Jérôme Fourquet. "Certains croient toujours que les abstentionnistes sont d'une couleur politique et pas d'une autre. En fait, il y en a partout. Donc le RN avait de la réserve". "Et on voit, dans nos enquêtes que le RN a mordu sur toutes les clientèles électorales. Il y a des gens qui viennent de la droite, on voit des gens qui ont voté pour Emmanuel Macron, à un moment pour la gauche sur des questions de pouvoir d'achat, sur des questions d'insécurité ou d'immigration. Tout ça est venu grossir le flux", conclut-il.
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