Impôts locaux : la taxe foncière représente le seul levier pour les communes "de lever des recettes fiscales supplémentaires", selon un économiste
Quelque 31 millions de contribuables sont concernés par la taxe foncière qui doit être payée au plus tard dimanche 20 octobre pour les contribuables qui décident de la payer par paiement en ligne, ou mardi 15 octobre pour ceux qui utilisent un autre moyen de paiement. L'augmentation de cette taxe reste un sujet sensible pour de nombreux Français alors que dans certaines communes, à Paris ou encore en Corse, cette hausse peut atteindre 80%. "Les communes n'ont plus aujourd'hui à disposition la taxe d'habitation qui existait auparavant, indique François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) leur seul levier pour lever des recettes fiscales supplémentaires reste d'augmenter la taxe foncière".
Elle représente "le dernier impôt local", souligne-t-il. Le montant est d'ailleurs considérable "puisqu'il atteint 40 milliards d'euros", selon François Geerolf. La hausse visible depuis plusieurs années s'explique d'abord par "la revalorisation automatique de la taxe foncière en fonction de l'inflation". À titre d'exemple, cette hausse représente 3,9% en 2024 contre 7,1% en 2023, une année particulièrement touchée par l'inflation. L'augmentation peut aussi être votée directement par les communes pour répondre à des besoins d'investissements.
La disparition de la taxe d'habitation en question
Si les communes et l'État tentent tour à tour de se faire porter le chapeau de la hausse de la taxe foncière, la disparition de la taxe d'habitation représente un élément à ne pas négliger "La taxe d’habitation était un bon impôt, ça a été une mauvaise chose de la supprimer, estime François Geerolf.
Des associations de propriétaires affirment d'ailleurs qu'il n'est pas juste d'habiter en tant que locataire dans une ville et de pas contribuer directement à son financement, via un impôt local. Depuis la suppression de la taxe d’habitation, "il n'y a plus aujourd'hui d'impôt local payé par tout le monde", reprend François Geerolf. Et si certains élus appellent à un retour de la taxe d'habitation, il est "beaucoup plus facile de supprimer un impôt que de le remettre", conclut François Geerolf.
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