Fin de vie : la "scission" du projet de loi voulue par François Bayrou est "à rebours" des préconisations de la Convention citoyenne, selon sa présidente

Claire Thoury, souligne la nécessité "d'un texte unique", alors que le Premier ministre suggère de passer non pas par un, mais deux textes, un sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie, mercredi 22 janvier. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On était un peu surpris, voire dubitatif", réagit mercredi 22 janvier la présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie, Claire Thoury, après le souhait de François Bayrou de scinder en deux le projet de loi sur la fin de vie.

Le Premier ministre souhaite une loi consacrée aux soins palliatifs et une autre dédiée à l'aide à mourir. Une proposition "à rebours de ce que les citoyens de la Convention ont préconisé", souligne Claire Thoury. "C'est bien les deux pans de la fin de vie qu'il faut traiter de manière articulée : un renforcement des soins palliatifs et en même temps une évolution du cadre de la fin de vie avec une légalisation de l'aide active", abonde-t-elle. "Il faut bien penser l'articulation des deux ensemble, c'est ça le projet collectif qui a été poussé par la Convention citoyenne sur la fin de vie", ajoute Claire Thoury, soulignant la nécessité "d'un texte unique". "J'espère que les réactions des uns et des autres feront que les annonces officielles ne seront pas celles-ci. J'espère surtout qu'il y aura des annonces officielles, c'est ça l'urgence", précise-t-elle.

"Une urgence démocratique" 

La fin de vie a fait l'objet d'une convention citoyenne voulue par Emmanuel Macron. Cette convention avait réuni de décembre 2022 à avril 2023 des Français tirés au sort pour réfléchir à un changement de législation sur la fin de vie.

"On a eu un engagement de la part du président de la République qui a bien dit qu'il fallait penser ensemble soins palliatifs et aide active à mourir",

Claire Thoury,présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie

à franceinfo


Un projet de loi porté par le gouvernement de Gabriel Attal avait été examiné au printemps 2024 jusqu'à l'avant-veille des élections européennes. La dissolution de l'Assemblée nationale en juin l'avait arrêté avant le vote solennel. "Presque un an après, on est toujours en attente d'une réponse claire. Et donc nous, ce qu'on demande, c'est qu'il y ait un débat parlementaire qui ait lieu et qui aille au bout", lance Claire Thoury. Pour la présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie, l'examen du texte sur la fin de vie à l'Assemblée nationale est "une urgence démocratique". "Je pense que démocratiquement, c'est extrêmement important que ce texte-là soit traité, débattu et qu'on aille au bout de cet exercice très important", conclut la présidente du comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie.

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