Cet article date de plus d'un an.

Voitures électriques : le bonus écologique va changer

Emmanuel Macron s'apprête à annoncer des modifications au bonus sur les voitures électriques pour inciter les consommateurs à acheter Français. Le decryptage éco de Fanny Guinochet.
Article rédigé par franceinfo, Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une voiture électrique sur un parking, à Lille (Nord), le 27 septembre 2022.  (DENIS CHARLET / AFP)

Le gouvernement va réformer et ajouter de nouvelles conditions au bonus écologique existant, dont on bénéficie lorsqu'on achète une voiture électrique. Aujourd’hui, que l’on achète une voiture électrique neuve étrangère ou française, on touche ce bonus de 5 000 euros, à condition que cette voiture coûte moins de 47 000 euros et pèse moins de 2,4 tonnes.

Ce bonus fait donc les affaires des constructeurs étrangers, comme l’américain Tesla. Depuis le début de l’année, plus de 13 000 Tesla se sont ainsi écoulées dans l’hexagone, devant les modèles de Renault Dacia ou Peugeot. Or, c’est ce que souhaite précisément éviter le gouvernement, qui veut bien subventionner, avec de l’argent public, les voitures électriques, mais à condition qu’elles soient fabriquées en France.

Un bonus plus protectionniste

Le bonus écologique coûte actuellement 1,2 milliard par an à l’État, d’où l’idée de rajouter des critères environnementaux, sur la qualité de l’énergie, les matériaux utilisés pour construire ou assembler la voiture. Tout cela afin de privilégier, sans le dire, les pays qui ont des normes environnementales exigeantes, donc l’Europe et la France, à l'exclusion des autres.

Même s’il ne peut pas le dire ouvertement, car le gouvernement se doit de respecter les règles du commerce mondial, les constructeurs chinois sont les premiers visés. Très performants sur l’électrique, ils comptent inonder l’Europe, où à partir de 2035, la demande de voitures propres promet d’exploser, puisqu’il y sera interdit de vendre des véhicules thermiques. 

Les nouveaux critères s'appliqueront en 2024

C’est aussi une façon de protéger notre industrie et les milliers d’emplois qui en dépendent. Est-ce que cela suffira toutefois pour que les ménages achètent les véhicules tricolores, souvent plus chers ? Nos constructeurs seront-ils capables de répondre à la demande ?  Aujourd’hui, les voitures électriques représentent 15 % des ventes globales de l’hexagone soit une progression de cinq points en trois ans.   

Les nouvelles règles de ce bonus très pro "made in France" seront inscrites dans le projet de loi industrie verte de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, et entreront en vigueur en janvier prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.