Vers la fin de la crise économique mondiale
Globalement, oui, une longue phase de dépression est en train de s’achever, une page se tourne enfin au moins pour les pays occidentaux. Grace au rapport passionnant du FMI, on peut comprendre ce qui se passe à l’échelle de la planète. Je vous ai sélectionné d’abord trois grands traits.
1 – L’économie mondiale a retrouvé son rythme de croisière, elle va croître de 3,5% cette année et d’un peu plus l’an prochain, 3,8%, donc il y a une dynamique, c’est bien un nouveau cycle qui démarre.
2 – Il aura donc fallu huit ans pour que les grands pays occidentaux sortent globalement de ce qui aura été la plus grave crise économique depuis 1929. La reprise est désormais solide aux Etats-Unis, avec plus de 3% de croissance en 2015 et 2016. Même la zone euro sort enfin du coma.
3 – Il y a une sorte de grand mouvement de balancier, quand les pays occidentaux remontent, et bien les pays émergents descendent. Certes ils pèsent encore 70% de la croissance mondiale, mais ils sont en proie à toutes sortes de difficultés, politiques et économiques. Ça n’a d’ailleurs plus de sens de parler des Brics, vous savez l’acronyme de Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, auquel on croyait tant, la Russie et le Brésil sont en récession, la Chine ralentit fortement, et l’Afrique du Sud s’est fait dépasser par le Nigéria. Rien ne va plus de ce côté là.
Alors si on regarde plus précisément la zone euro ?
Et bien la confiance revient, lentement, mais sûrement. Tous les pays sont désormais orientés à la hausse, même si c’est encore souvent modeste. L’investissement est reparti en Allemagne, en Espagne et en Irlande. L'Italie va sortir de la récession. En moyenne, pour la zone euro la croissance sera de 1 et demi % cette année et l’année prochaine, grâce surtout, on le sait, à la chute des prix de l’énergie, à la baisse de l’euro, et des taux d’intérêts très bas et à l’action vigoureuse de la banque centrale européenne.
Et la France ?
Et bien la France profite elle aussi de tous ces facteurs extérieurs ; et le FMI est plus un peu plus optimiste que le gouvernement français, pour cette année avec 1,2% contre 1% pour Bercy. Il n’y a pas de hasard, François Hollande préfère désormais annoncer des bonnes surprises, que de prévoir des améliorations qui ne viennent pas. Mais il y a dans le rapport du FMI, comme un message sibyllin pour la France, la reprise extérieure ne pourra pas tout; sans la poursuite de réformes structurelles du marché du travail, des biens et des services, la croissance risque de s’essouffler. Ceux qui auront fait ces réformes s’en sortiront mieux que les autres quand les stimulants extérieurs seront moins forts, et ça nul doute que ça arrivera un jour. Miser sur la chance donc, et sur la chance seulement, c’est un pari plus que risqué pour la France. C’était la contribution du FMI à notre débat national.
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