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Uber, Airbnb : Bruxelles défend l'économie collaborative

Que faire pour encadrer l’économie collaborative, les Uber, Airbnb et autre Blablacar ? C’est la question que s’est posée la commission européenne qui présente ce matin, un texte sur ce sujet ultra sensible.
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Bruxelles a bien observé que face à l’irruption de ces nouveaux acteurs qui réinventent et déstabilisent en même temps les marchés du transport et de l’hébergement, les Etats avancent en ordre dispersé. Il y a d’ailleurs actuellement, une multitude de procédures et de plaintes, dans les Etats, dans les grandes villes, et même auprès de la Commission puisque Uber, la plateforme de transport de personnes, a déposé à Bruxelles des plaintes contre la France, l’Espagne et l’Allemagne, invoquant, entre autre, des violations des règles européennes sur la libre prestation de service, sur la liberté d’entreprendre. Donc chaque pays, parfois même chaque ville a sa politique, interdit, limite ou encadre plus ou moins sévèrement le développement de ces nouveaux acteurs, de cette économie des plateformes, pourtant adoptés, à une vitesse fulgurante, par des millions de clients ou d'usagers. Seuls les pays les plus libéraux, comme le Royaume Uni, ont décidé de laisser faire, au nom d’une conception schumpéterienne de l’économie, c’est à dire favorable à la destruction créatrice, des vieux secteurs peuvent souffrir, mais il faut laisser s’inventer, en liberté, l’économie de demain qui commence à émerger et dont le modèle n’est pas encore établi. 

Que sait-on du projet de la Commission européenne ? 

On aura donc le détail ce matin, mais on connaît déjà la philosophie du texte. L’idée centrale, c’est de tenter de remettre un peu de cohérence dans le marché européen, en affirmant que rien ne sert de refuser l’innovation qui finit toujours par triompher. Bruxelles conseille donc d’accompagner cette nouvelle économie des plateformes : et cette politique aurait selon la Commission deux vertus :

1 – elle peut dynamiser, et c’est un euphémisme, le marché des services en Europe et donc créer des emplois.

2 – elle va permettre l’éclosion d’acteurs européennes pour faire face à l’archi domination aujourd'hui des plateformes et de la technologie américaines.

La Commission veut laisser faire Uber et Airbnb ?

Pas totalement. D’abord, le texte présenté ce matin ne s’imposera pas aux Etats, il pose des grandes lignes et des recommandations. Et la Commission fixe aussi plusieurs limites : 1 – elle ne veut pas que se constitue de nouveaux monopoles, de taxis par exemples, et donc elle défend la concurrence et se félicite, de la réaction de certaines compagnies traditionnelles de taxis, notamment en France, qui avaient franchement oublié leurs clients et qui aujourd’hui assurent une meilleure qualité de service. Elle ne veut donc pas qu’un acteur en écrase un autre. Elle recommande aussi de faire la différence, entre l’économie du partage, comme BlablaCar, et l’économie collaborative, qui elle est clairement fondée sur le profit. En résumé, la Commission recommande aux Etats : 

1 – de ne pas légiférer trop vite et de manière trop contraignante, ça serait contreproductif, dit-elle.

2 – Il faut adapter, au cas par cas, et prudemment, les dispositifs d’encadrement, tout simplement parce que le modèle de cette nouvelle économie n’est pas figée, n’a pas encore atteint sa maturité. Alors cela ne manque pas de sagesse, il faut espérer que les 28 Etats s’en inspirent te soient dans le même état d'esprit.

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