Thierry Marx prend la tête du syndicat des hôteliers
Thierry Marx, le chef étoilé, prend la tête du syndicat patronal des hôteliers et restaurateurs. Une nouvelle casquette pour ce cuisinier ultra médiatique.
On n'attendait pas forcément Thierry Marx à la tête d’un syndicat patronal aussi classique que l’Union des métiers et des industries hôtelières (Umih), rattaché au Medef, à la CPME. Thierry Marx est plus connu pour ses apparitions sur les plateaux télé. À la tête du Sur mesure, le restaurant du palace parisien le Mandarin oriental, deux étoiles au guide Michelin, Thierry Marx est un des pionniers de la cuisine moléculaire. Mais ces dernières années, celui qui a grandi un quartier populaire parisien s’est beaucoup investi auprès des jeunes défavorisés notamment pour développer l’apprentissage. Il est karatéka, iconoclaste, touche-à-tout.
Avec plus de 71% des voix, Thierry Marx succède à Roland Heguy, qui a passé 12 ans à la tête de cette fédération professionnelle qui représente un secteur clef de notre économie. L’hôtellerie-restauration, c’est 7% du produit intérieur brut et presque deux millions de salariés.
Résoudre le problème des pénuries de main-d'œuvre
Les chantiers qui attendent Thierry Marx sont nombreux mais le principal concerne les pénuries de main-d'œuvre. Après deux années marquées par le Covid, les confinements, les couvre-feux, les restaurateurs et les hôteliers ont beaucoup de mal à trouver des serveurs, des plongeurs, des chefs de rangs... Le problème va bien au-delà du seul salaire car l’an dernier, le syndicat a signé un accord pour 16% d'augmentation dans la branche. C’est toute l’organisation du secteur qu’il faut repenser, réinventer le métier. Dans l’esprit du mouvement américain "Farm to table" (De la ferme à la table), Thierry Marx veut par exemple développer le concept des fermes-auberges en incitant des gens à ouvrir des restaurants et hôtels dans des zones où il n’y en a pas.
L’autre grand chantier concerne l’inflation car avec des prix de l’alimentaire qui s’envolent, l’activité coûte plus cher. Faut-il réduire les marges ? Répercuter les hausses sur les clients ? Pas simple dans un contexte où les Français font attention à leurs dépenses, et coupent dans leur budget loisirs, plaisir. L’hôtellerie-restauration prend de plein fouet la hausse des prix de l’électricité et du gaz pour faire tourner les fours, les frigos, de chauffer les hôtels, gîtes etc. Certes, il y a des aides du gouvernement mais cela ne suffit pas toujours sans compter, le travail sur la sobriété. La fédération a signé une charte pour limiter la consommation d’énergie. Thierry Marx a quatre ans à la tête de l’Umih pour s’atteler à tous ces sujets.
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