SNCF : les retards et suppressions de trains fragilisent les entreprises en région
Le patron de l'entreprise Legrand déplore des suppressions d'horaires de train entre Limoges et Paris et menace de quitter la ville de Nouvelle-Aquitaine. Une réflexion que partagent plusieurs groupes implantés dans les territoires.
La suppression du train de 7h de Limoges qui permet aux salariés du groupe Legrand d’aller à Paris a été la goutte de trop pour Benoît Coquart, le directeur général. L'entreprise de systèmes électriques est une institution à Limoges (Haute-Vienne). Créé en 1865, le groupe est le premier employeur privé et il est devenu une entreprise internationale dans les infrastructures électriques et numériques.
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Si la SNCF a supprimé ou changé des horaires de trains, elle explique que c'est dû à des travaux de rénovation, à des mesures de sécurité pendant l’hiver à cause du givre. Mais le groupe Legrand estime que ces modifications finissent par avoir un impact négatif sur son activité. Le patron s’interroge sur l’intérêt de rester localisé à Limoges.
D'atout à boulet
D'autres groupes implantés dans les territoires se demandent s'ils ne devraient pas rapatrier leurs équipes, tant les liaisons ferroviaires se détériorent. Par exemple, l'entreprise Michelin, à Clermont-Ferrand, n'a pas TGV et une ligne Paris-Clermont qui connaît retards et perturbations. Il y a quelques semaines, le groupe a annoncé la suppression de plus de 300 postes dans la capitale auvergnate. Ce n’est pas dû à l’enclavement de la commune ou aux problèmes de la SNCF, mais ça n’aide pas. Pareil dans les Hauts-de-France où 11 000 TER ont été supprimés cette année, selon un décompte réalisé par nos confrères du Monde. De quoi pénaliser les villes d’Amiens, Calais, Lille, Beauvais... déjà marquées par la désindustrialisation : la région a un taux de chômage des plus élevés en France et cherche à tout prix à attirer des entreprises.
Les problèmes de la SNCF peuvent freiner les installations alors que, il n’y a pas si longtemps, ce réseau ferroviaire était présenté comme un atout. Désormais, cela pèse sur l'activité des territoires, comme ce fut le cas après la suppression du train de nuit entre Perpignan et Rungis. Ce train de fret, qui achemine les fruits et légumes du Sud-Ouest de la France, d’Espagne et du Maroc vers la capitale, a été arrêté en 2019. Un drame pour l’Occitanie et Île-de-France. À force de mobilisation, la ligne a été remise en route deux ans après. Lundi 19 décembre, ce seront les élus de Limoges et le personnel du groupe Legrand qui se mobiliseront pour faire entendre leur voix.
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