SFR dégraisse : les vraies raisons
La direction d’Altice, maison mère de SFR, ne veut pas faire de commentaire mais ne dément pas. On savait que 2017 serait une année particulière pour le groupe sur le plan social. Le tout était de mesurer l'impact. Les choses se précisent… on est maintenant à peu près fixés.
En rachetant SFR en 2014, l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi s’était engagé devant les pouvoirs publics – notamment pour ne pas s'attirer les foudres du ministère de l'Economie – à maintenir l’emploi pendant trois ans.
Rapide calcul : 2014 + 3 = 2017... et le 1er juillet 2017 ca ne sera que deux mois après l'élection présidentielle ! Dès le rachat, l’opération portait donc en germes l’annonce qui se confirme aujourd’hui.
SFR réduit ses effectifs, pour quoi faire ?
Le marché français des télécoms est très concurrentiel. Entre Orange, SFR, Bouygues Telecom, et FREE, les parts du gâteau sont de plus en plus chères.
Il y a les obligations légales de plus en plus pressantes de la part du régulateur l'ARCEP (qui défend les clients) pour couvrir de mieux en mieux le territoire. Il faut investir dans les réseaux, les opérateurs dépensent déjà environ sept milliards d'euros par an pour entretenir la machine et gagner dès maintenant sur la 4G et la fibre.
Pour rester compétitif, le groupe souhaite simplifier son organisation à travers ses filiales. SFR, ce ne sont pas que les télécoms, il y aussi la publicité, les média :Libération, l'Express, la télé avec Nextradio BFMTV et RMC. Les fonctions support et les systèmes d’information seront probablement rationalisés, mutualisés.
Préfiguration d’un nouveau paysage télephonique français ?
La vraie question porte sur la pertinence du nombre d’opérateurs téléphoniques aujourd’hui en France. SFR serait-il l’opérateur de trop ? On aura certainement la réponse d'ici 2020.
Reste la méthode Drahi : racheter par endettement à tour de bras pour grandir puis trancher, couper, sabrer dans les coûts. Le groupe ALTICE est endetté aujourd’hui à hauteur de plus de 40 milliards d’euros.
Pour revenir à SFR, " C’est comme chez Darty quand vous avez une garantie de trois ans. Au bout de trois ans la machine à laver tombe en panne, on fait comment ? », s’interrogeait Patrick Drahi en juin dernier devant des journalistes à New York. La réponse, les salariés du deuxième opérateur français des télécoms l’auront concrètement le 1er juillet 2017, mais la connaissent déjà.
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