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Santé : des visites médicales pour faire des milliards d'euros d'économies ?

Le gouvernement va désormais proposer trois visites médicales gratuites à différents âges de la vie, afin de faire des économies. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un médecin ausculte une patiente. (
 / MAXPPP)

Des consultations médicales gratuites vont être proposées en France à des âges clefs à 25 ans pour faire le point sur vos vaccins, vérifier que vous allez bien, au milieu de la vie, vers 45 ans surtout pour faire des dépistages de tumeurs, cancers et enfin, autour de 65 ans, notamment pour anticiper la perte d’autonomie.

>> Prévention : une consultation médicale gratuite sera proposée aux Français à 25, 45 et 65 ans, annonce le ministre de la Santé

Toutes ces visites seront gratuites, promet le ministère de la Santé. Objectif : éviter des drames humains. D’abord car la prévention éviterait des milliers de malades et de décès précoces. Ces consultations permettraient aussi de faire d’importantes économies, en traitements, et hospitalisations : selon le gouvernement, cela se mesurerait en milliards d’euros en moins.

La prévention est un levier d’autant plus important que la France est très en retard, notamment par rapport à nos voisins européens. Notre budget prévention représente à peine 2% de nos dépenses de santé. Notre système de santé est largement déficitaire car à la fin de cette année, les pertes de notre érgime de santé, atteindront presque 20 milliards d’euros, selon le dernier rapport des comptes de la Sécurité sociale. Certes, l’épidémie de Covid pèse encore sur les comptes, mais le gouvernement espère réduire, à l’avenir, ce déficit à 13 milliards d’euros par an. Sept milliards d’euros de moins, c’est ambitieux surtout dans un contexte où la croissance ralentit.

Ces visites vont coûter beaucoup d'argent

Est-ce que le système de santé va suivre avec plusieurs visites au long de la vie ?C’est tout le débat car il faut déjà souvent attendre des semaines, voire des mois pour avoir accès à un spécialiste. Comment feront les six millions de Français qui habitent dans des déserts médicaux ? Quand il y a des médecins, vont-ils pouvoir absorber cet afflux de patients en plus alors qu’ils sont déjà débordés. ? D’ailleurs, les syndicats de professionnels de santé jugent cette annonce "hors sol".  

Et puis, le nerf de la guerre : l’argent. Comment seront financés ces visites et dépistages en plus ? Le gouvernement assure que ces consultations sont de l’investissement. Ce programme devrait être inscrit dans le projet de budget de la sécurité sociale, pour 2023, qui sera présenté lundi 26 septembre.

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