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Regain de fusions-acquisitions d’entreprises en 2015

Ce n’est pas le printemps mais la saison des mariages reprend dans le monde de l’entreprise. Le volume de ce que l’on appelle les fusions-acquisitions a fait exploser les compteurs en 2015.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Les « fusac », ou fusion acquisitions, comme l’on dit dans le milieu de la finance, ont le vent en poupe. Cette année, leur volume a dépassé pour la première fois dans le monde la barre des 5.000 milliards de dollars – 4.500 milliards d’euros. C’est un record absolu qui représente un bond de près de 40% sur un an. Ce volume a été dopé par 70 opérations supérieures à 10 milliards de dollars chacune, et 10 opérations à 50 milliards l’unité... ça donne le tournis.

Des secteurs plus concernés que d’autres

La principale fusion-acquisition de l’année se trouve dans le secteur pharmaceutique. Elle a été annoncée en novembre entre les géants américains Pfizer et Allergan pour 160 milliards de dollars. Quand le Botox avale le Viagra, on voit ce que cela donne.

 

Deuxième opération la plus importante dans le secteur de la bière : le belgo-brésilien AB InBev a racheté le britannique SABMiller pour 120 milliards de dollars. Enfin, troisième sur le podium, dans le secteur pétrolier : le rachat du britannique BG Group par Shell pour 81 milliards.

D’autres secteurs sont concernés mais c’est celui de la santé qui arrive en tête des mariages devant les technologies et l’immobilier.

Pourquoi toutes ces opérations aujourd'hui ?

Après avoir fait le dos rond pendant la crise en menant des plans de restructuration, les entreprises ont bien résisté et retrouvé des trésoreries plutôt confortables. Elles ont rétabli leurs marges. Sur 2009 et 2010, en pleine crise, les principales grosses entreprises européennes ont ainsi accumulé quelque 600 milliards d’euros de cash. Cet argent revient aujourd’hui dans l’économie réelle. De part et d’autre de l’Atlantique, les équipes broient moins de noir et saisissent les opportunités où elles se trouvent pour faire ce que l’on appelle de la croissance externe.

L’union fait la force

Au début de la crise, on se serre les coudes pour se protéger de la tempête qui s’annonce, on se regroupe pour être plus forts. Une fois la crise éloignée, idem, on grossit par opération externe pour optimiser les perspectives de rebonds d’activité. Et puis, cerise sur le gâteau, les taux d’intérêt très bas ont offert d’excellentes conditions d’endettement à moindre coût.

Mais la médaille a son revers. Ces rapprochements visent aussi à réaliser des économies d’échelle car les fusions créent inévitablement des doublons. Les suppressions d’emplois sont inévitables.

Les synergies se font généralement sur le management et les fonctions support comme le marketing et les forces de vente, beaucoup moins sur les forces de production. Ce qui est, in fine , plutôt rassurant dans ces grandes opérations financières qui impressionnent.

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