Reforme des retraites : pourquoi le gouvernement remet le dossier en haut de la pile

Une bonne fortune inattendue. Après treize années consécutives de déficits, le système de retraite français a dégagé quelques milliards d'excédents en 2021 et 2022. L'excédent important des retraites qui se dégage depuis l’an dernier affiche plus 900 millions d’euros en 2021 et un surplus de 3,2 milliards cette année. C’est une sacrée surprise car ces dernières années, le régime de retraite était déficitaire : il y a encore 2 ans, en 2020, année de la crise Covid, le trou dépassait les 13 milliards d’euros.

Mais la reprise a été plus forte que prévu : elle a créée des emplois, ce qui a généré des cotisations et elle a rempli les caisses. De quoi donner des arguments aux syndicats de salariés qui disent tous qu’une réforme des retraites n’est pas "urgente". Mais, le gouvernement, lui, dit le contraire et lui aussi pourra s’appuyer sur ce même rapport qui assure que l’embellie va être de courte durée. Selon les prévisions de l’institution, le système va vite replonger dans le rouge, dès l’an prochain, et surtout le déficit devrait s’installer les 25 prochaines années à cause du ralentissement que devrait subir notre économie mais aussi du déséquilibre démographique. Pour le gouvernement, notre système de retraite est donc structurellement en déficit. Voila pourquoi il faut travailler plus, à l’échelle d’une vie.

Une réforme dès l'été prochain  

Le gouvernement tient à sa réforme et malgré les oppositions, il espère convaincre les syndicats et trouver avec eux des modalités de passage en décalant l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, voire 65 ans, comme l’avait prôné pendant la campagne, Emmanuel Macron. Une autre option est de jouer sur la durée de cotisations en accélérant la réforme de Marisol Touraine de 2014 ou, pourquoi pas, un mixte des deux.

Le gouvernement n’exclut rien, car pour Emmanuel Macron, cette réforme des retraites est essentielle : c’est le seul moyen de dégager de l’argent rapidement, notamment pour financer l’école, la santé ou encore la transition écologique. Et il veut aller vite au point d’envisager d’inscrire ces mesures dans le budget de la Sécurité sociale présenté cet automne. Emmanuel Macron vise une entrée de la réforme dès l’été prochain.