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Prix des carburants : les tarifs vont-ils bientôt baisser ?

En France, les prix à la pompe restent plus élevés que dans le reste des pays européens avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme remplit le reservoir de son véhicule dans une station-service. (MICKAEL CHAILLOUX / RADIO FRANCE)

C'est un peu une exception française dont on se passerait bien : l'essence sans plomb 95 reste à 1,90 euro le litre en moyenne, selon le ministère de la Transition écologique. Alors que, selon la commission, en Europe, la moyenne se situe plutôt autour d'1,79 euro, soit environ 10 centimes de moins. Et ce, alors même que le cours du baril de pétrole a retrouvé son niveau de la mi-février 2022, c’est-à-dire avant la guerre en Ukraine.

>> Carburants : on vous explique pourquoi le prix de l'essence en France est l'un des plus élevés de la zone euro

Selon des professionnels du secteur, la première raison de cette différence avec nos voisins européens, ce sont les grèves de ces dernières semaines, et les blocages dans les raffineries qui ont obligé la France à importer des carburants et donc à payer plus cher. Ce qui a entraîné des surcoûts qui sont répercutés aujourd'hui à la pompe.   

Reste que le contexte social n'explique pas tout : il y a aussi une histoire de normes et de taxes. Les certificats d'économie d'énergie, sortes de taxes à visée environnementales, que doivent payer les compagnies pétrolières ont été alourdies, ce qui rajoute quelques centimes d'euros à la pompe. Enfin, il y a aussi le fait que les Français consomment plus que leurs voisins de carburants à base de biocarburants et notamment l'éthanol, d'origine végétale, dont le prix est monté en flèche avec la guerre en Ukraine. Un an après, il y a toujours des tensions sur les marchés des matières premières agricoles, avec des variations importantes de tarifs. 

Baisse des prix des carburants à venir

Les prix de l'essence devraient donc bien baisser, ne serait-ce que parce que les grèves sont terminées et les stocks reconstitués. Les prix des matières premières agricoles, à l'origine du biocarburant ont aussi tendance à baisser sur le marché de gros. Reste toutefois un problème, que dénonce la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher : les distributeurs refont leurs marges. Ils ne cherchent plus, comme avant, à tirer les prix du carburant vers le bas dans les stations. Le gouvernement a beau mettre la pression, mais c'est sans succès.

C'est un peu comme pour les prix des produits alimentaires d'ailleurs. L'exécutif tape du poing sur la table pour que les industriels reviennent à la table des négociations et revoient leurs tarifs, maintenant que les cours des céréales, du fret, de l'énergie, sont en baisse, mais rien ne bouge. En attendant, le consommateur, lui, continue à payer le prix fort…

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