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Pourquoi la marque de chaussures Minelli est-elle placée en redressement judiciaire ?

Ce redressement judiciaire est d’autant plus dur pour Minelli que la marque avait déjà été reprise il y a presque deux ans par San Marina, qui a elle-même été liquidée en février dernier.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le chausseur Minelli faisait partie du groupe Vivarte (ex-groupe André) dont plusieurs enseignes ont été mises en liquidation. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Créée il y a 50 ans, la marque de chaussures Minelli a connu un véritable succès dans les années 1990 et 2000. Mais aujourd’hui, elle n’emploie plus que 500 salariés dans l’hexagone, et compte une centaine de boutiques et points de vente, ou des corners dans des grands magasins. La procédure décidée, jeudi 28 septembre, par le tribunal de commerce de Marseille vise donc à donner une bouffée d’oxygène à Minelli pour préparer la cession de la marque à un nouvel actionnaire et tenter de maintenir l’activité. Elle a donc la charge de trouver un nouveau repreneur, ce qui dans le contexte actuel n’est pas facile. 

La crise du secteur de l'habillement se poursuit

Minelli n’est pas la seule marque à être dans la tourmente. Ces dernières années, on peut parler d'une hécatombe : Naf Naf, André, San Marina donc, mais aussi Camaïeu, Kookaï, Du Pareil Au Même. La chaussure comme le prêt-à-porter connaissent une crise sans précédent.

Ces dernières années, le secteur a connu plusieurs lames de fond. La pandémie a grevé les comptes avec des fermetures temporaires de magasins et des loyers qui ont continué à courir. Les aides du gouvernement n'ont pas suffi et il faut les rembourser.

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Le virage des nouvelles pratiques

L’inflation augmente actuellement les prix des matières premières et comprime le budget des ménages, qui consomment moins et surtout différemment. Ils achètent de plus en plus sur internet et se tournent vers la seconde main. Avec les pratiques encouragées par le télétravail, il y a, en outre, moins de passages en boutique. Et enfin, la concurrence agressive de marques chinoises, comme Shein cassent les prix. De fait, les enseignes traditionnelles n’ont pas résisté.

Dans l’habillement comme dans la chaussure "moyenne gamme", entre le luxe et l’entrée de gamme, les enseignes se retrouvent obligées de revoir leur modèle. Elles doivent par exemple accélérer sur la vente en ligne, mais aussi réduire le nombre de collections, notamment pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, qui comprennent des exigences écologiques. En attendant, les salariés de Minelli, eux, espèrent une reprise rapide.

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