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OPA de Vivendi sur Lagardère: ce qui intéresse Vincent Bolloré

L'annonce du projet d’OPA – d’offre publique d’achat – de Vivendi sur Lagardère, est attendue ce lundi. Une opération supervisée par Vincent Bolloré.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vincent Bolloré dans une voiture à Ergué-Gaberic (Finistère) pour les 200 ans de son groupe, le 17 février 2022. (FRED TANNEAU / AFP)

On en avait parlé ici même la semaine dernière à l’occasion du bicentenaire de son groupe, Vincent Bolloré devait en principe passer la main à ses deux fils, Yannick et Cyrille. Mais c’était mal connaître l’homme d’affaires breton, réputé dans le monde des affaires pour ses coups retentissants, il sera donc bien à la manœuvre dans cette opération boursière. Vivendi – qu’il contrôle – et qui est déjà le premier actionnaire de Lagardère avec 45% du capital, compte racheter tous les titres qu’il ne détient pas encore pour en devenir pleinement propriétaire. Une OPA “amicale” qui a le soutien d’Arnaud Lagardère lui-même, convaincu que “l’intégrité” de son groupe sera “conservée”.

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En cas de succès de son OPA attendue, lundi 21 février, Vivendi s’offrira déjà le pôle médias de Lagardère, le plus visible, avec de grands noms comme Europe 1, Paris Match et le Journal du Dimanche. Vincent Bolloré, qui possède Canal+, C8 et CNews, n’a d’ailleurs pas attendu le lancement de son OPA pour faire jouer les synergies entre sa chaîne d’info conservatrice et Europe 1, provoquant au passage le départ de nombreux journalistes de la radio. Lagardère c’est aussi l’édition au travers d’Hachette, leader français du secteur avec Grasset, Fayard ou encore Calmann-Lévy, mais aussi et surtout numéro trois à l’international, où il réalise le plus gros de son chiffre d’affaires. C’est d’ailleurs dans l’édition que Bolloré a le plus d’ambitions, il se verrait bien en faire la deuxième jambe de Vivendi, aux côtés de la télévision. Et puis il y a l’activité de commerce dans les gares et les aéroports, plus connue sous la marque “Relay”, en perte de vitesse avec le Covid, mais qui pourrait être cédée une fois redressée.

La maison d'édition de Vincent Bolloré est très rentable

Pourquoi l’édition de Lagardère fait-elle à ce point saliver Vivendi, et donc Vincent Bolloré ? Tout d’abord parce qu’elle est complémentaire d’Editis, sa propre maison d’édition, numéro deux en France avec Juilliard, Plon, ou encore Le Cherche Midi. Et parce qu’elle est très rentable, beaucoup plus que les médias de Lagardère.
L’an dernier, Hachette a dégagé des résultats record, grâce notamment à la France où l’éditeur a franchi le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires, porté, entre autres, par le succès du dernier Astérix. Hachette, une pépite dont la vente à Bolloré inquiète une partie de la profession qui craint un démantèlement. Sans compter qu’elle risque de s’attirer les foudres des autorités de la concurrence : ensemble, Hachette et Editis pèseraient près de la moitié du marché français de l’édition, avec des pointes à 60 voire 70% dans le scolaire et le parascolaire, mais on n’en n’est pas encore là.

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