Note de la dette française : le gouvernement suspendu au verdict de S&P Global Ratings
Le verdict de l'agence de notation américaine S&P Global Ratings, anciennement Standard & Poor's, est attendu vendredi 1er décembre et le gouvernement retient son souffle. Et pour cause, en avril dernier, une autre agence de notation, Fitch avait abaissé d’un cran la note de la France, un véritable camouflet financier pour le gouvernement. Depuis, d'autres agences comme Moody se sont montrées moins sévères, mais le gouvernement multiplie ses efforts, ces dernières semaines pour convaincre ces agences que la France fait son maximum pour réduire son déficit.
En première ligne, Bruno le Maire, le ministre de l’Économie ne ménage pas sa peine pour donner des gages sur la solidité financière du pays. D’où ses sorties, ces derniers jours, pour assurer que l’inflation est derrière nous, qu’il est possible d’améliorer l’emploi des seniors, le véritable levier selon lui pour améliorer les comptes. Idem du côté d’Élisabeth Borne qui était jeudi, devant les chefs d’entreprise de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). La Première ministre a rappelé son objectif : le plein-emploi à la fin du quinquennat. Et elle a promis de simplifier mais aussi de "libéraliser" l’économie.
Si cette note est si importante, c’est parce que c’est un signal envoyé aux investisseurs, à ceux qui nous prêtent de l’argent. Cette note, c’est une appréciation sur la capacité de la France à rembourser sans trop de difficultés ses prêts. Notre dette est une des plus élevées d’Europe, elle atteint 112% du PIB, soit 3000 milliards d’euros. Une note négative peut vite faire flamber les taux d’intérêt et peser lourd sur nos finances publiques.
Pour l’instant, la France n’a pas trop de mal à se financer sur les marchés, mais elle paie déjà plus cher pour emprunter. Et d’après les prévisions, notre charge de la dette - l’argent qui est mis juste pour payer les intérêts - deviendra bientôt la première dépense du pays avec 70 milliards d’euros en 2027, plus que le budget de l’Éducation nationale.
On ne sait pas ce que va annoncer S&P
Ces processus de notation sont très encadrés mais on comprend l’inquiétude du gouvernement alors que la semaine dernière, la commission européenne a tancé la France pour dépenses excessives. D’autant plus que le contexte économique s’assombrit, le chômage remonte au troisième trimestre, notre économie a plongé dans le rouge, faisant craindre une récession. Or, il est d’autant plus difficile de serrer la vis, de réduire les dépenses quand la croissance fait défaut. Le verdict est attendu vendredi premier décembre vers 23 heures.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.