Les taux immobilier repartent à la hausse : à quoi faut-il s'attendre pour les prochains mois ?
Les prix de l’immobilier ont augmenté au premier trimestre et il faut s’attendre cette année à une nette remontée des taux. Le décryptage de Fanny Guinochet.
La plupart des agences immobilières constatent une hausse des taux d'emprunt, à des niveaux différents. L'an dernier, les prix au mètre carré dans l'ancien ont continué de progresser de 3,7% sur un an selon le réseau Laforêt, c’est 6% selon Orpi et plus de 8% selon la Fnaim. Et tout l’hexagone est touché même si le Grand Ouest est la région où l’augmentation observée est la plus forte avec par exemple, selon Orpi, plus de 15% de hausse en Bretagne et près de 11% en Pays de la Loire.
Depuis les confinements, les Français cherchent à déménager, à changer de région, et les appartements avec un balcon et les maisons avec jardins, avec un extérieur, ont toujours la côte mais avec l’envolée des prix de carburants, on voit quelques changements : les acheteurs commencent à ne pas vouloir trop s’éloigner de leur travail ou des gares parce que les biens en périphérie demandent souvent l’achat d’une voiture supplémentaire. De fait, les centres-villes retrouvent un peu d’’intérêt alors qu’après les confinements, les gens étaient prêts à s’en éloigner et à s’excentrer.
Des conditions plus strictes
Ce sont les courtiers, ceux qui négocient les conditions d’un prêt, qui le remarquent : il faut s’attendre cette année à une nette remontée des taux. Tout simplement parce que les banques répercutent sur leurs clients la hausse des taux qu’elles subissent elles-mêmes, quand elles se financent.
L’an dernier, quand vous aviez un bon dossier, vous pouviez facilement obtenir, pour un prêt sur 20 ans, des taux hors assurance, autour d’1% , voire en dessous. Là, on est déjà plutôt autour d’1,3%. Aujourd’hui, il faut vraiment avoir un excellent dossier pour espérer obtenir moins d’1%.
Les banques sont également plus strictes qu’avant parce qu’elles appliquent les nouvelles règles : on ne peut pas dépasser les 35% d’endettement par rapport au revenu, assurance comprise. Autrement dit, il faut vraiment gagner trois fois plus que la mensualité de votre crédit. Et puis, l’apport personnel exigé est souvent plus élevé qu’avant. Du coup, c’est plus compliqué pour les acheteurs d’avoir le budget suffisant et ça ralentit les ventes et les transactions.
Le contexte international pèse aussi : les agences constatent que, depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a moins de projets immobiliers. Les Français sont plus frileux, plus regardants avant de s’engager dans un achat au long cours
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