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Les péages moins chers en 2016 pour les véhicules propres

Cette chronique est présentée cette semaine par Isabelle Raymond qui s'intéresse aux péages qui seraient appliqués en 2016 pour les véhicules les moins polluants.
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Péage : vers une tarification écologique © RF)

Les véhicules les moins polluants (hybrides et électriques) plus le covoiturage seraient concernés.

Une sorte de tarification écologique serait ainsi mise en place au péage. Avec un double bénéfice pour le gouvernement : Il pourrait se targuer d'avoir obtenu la baisse des tarifs tant espérée (même si elle ne profitera pas à tout le monde) tout en affichant qu'il favorise les modes de transports verts et vertueux après le fiasco de l'abandon de l'écotaxe. En plus, l'idée n'est pas nouvelle, il y a deux ans, Arnaud Montebourg alors à Bercy avait déjà annoncé la baisse des péages pour les voitures électriques. Sauf que derrière, il ne s'était rien passé.

 

Le Journal du dimanche annonçait hier en parallèle une hausse des péages pour les voitures diesel. Info ou intox ?

Plutôt ballon d'essai. La proposition existe bien. Elle a été formulée par les sociétés d'autoroutes. Leur argument c'est que si les péages baissent pour certains, il faut bien que les concessionnaires compensent ailleurs ce manque à gagner. Donc pourquoi ne pas augmenter les tarifs pour les voitures diesel puisqu'elles polluent beaucoup. Sauf que la proposition n'est pas populaire. L'État a favorisé le diesel pendant tellement longtemps qu'il représente plus de 60% du parc automobile français aujourd'hui. D'ailleurs, le ministre des Transports, Alain Vidalies a mis fin au débat hier soir sur France Info. Il n'y a pas de projet de ce type a-t-il. C'est faux. Mais il a reconnu que des discussions étaient en cours. Les néogociations avancent, on se parle désormais des deux côtés de la table, l'atmophère est beaucoup moins électrique qu'il y a quelques semaines. D'ailleurs plus personne ne croit vraiment que l'État va dénoncer les contrats, comme le demande une partie des députés socialistes. Le gouvernement a jusqu'au 31 décembre pour le faire, donc jusqu'à mercredi. Mais sauf coup de théâtre, on se dirige plutôt vers un compromis.

Les sociétés d'autoroutes ont lâché du lest. Elles vont céder à l'État une partie de les bénéfices

L'État a effectivement obtenu qu'elles partagent avec lui une partie de leurs bénéfices, mais au delà d'un certain seuil de rentabilité qui devrait tourner autour de 8%. Et cela pour mettre fin à la rente dénoncée récemment par l'Autorité de la concurrence dans un rapport qui pointe du doigt des bénéfices frisant les 20%. Sauf que la rentabilité des sociétés d'autoroute est plutôt de l'ordre de 8% justement, C'est elles qui le disent. Elles ne risquent pas de rogner sur leurs marges. Mais si le compromis aboutit, tout le monde aura sauvé la face. L'État sur la baisse des tarifs et les bénéfices excessifs des concessionnaires, les sociétés d'autoroutes elles conserveront leurs confortables contrats. Tout cela sera finalisé dans les tous prochains jours puisque le texte doit être ajouté au projet de loi sur l'activité et la croissance du ministre de l'Économie Emmanuel Macron. Et il ne reste pas beaucoup de temps puisqu'il doit être présenté mi janvier devant le parlement.

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