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Le décryptage éco. Le prix du timbre continue de grimper pour tenter de survivre au courriel

Envoyer une lettre ou un colis par La Poste coûte plus cher depuis le 1er janvier. Particuliers et entreprises sont concernés. C’est l’histoire d’une survivance face à la poussée inexorable des courriels.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le prix des timbres est en hausse au premier janvier, +4,7% en moyenne. (GERARD JULIEN / AFP)

Le prix du timbre passe la barre symbolique de 1 euro en cette nouvelle année. La Poste doit compenser la baisse du courrier traditionnel. L’activité courrier se replie de 6% par an. Sur 2018, cela représente une perte de 550 millions d’euros de chiffre d’affaires par rapport à 2017, la faute aux courriers électroniques.

Avec la concurrence des e-mails, le courrier traditionnel ne devrait plus représenter que 20% de l’activité totale de La Poste dans deux ans. Ce n'est pas tant la correspondance des particuliers qui pose problème – chaque foyer consomme en moyenne une quarantaine d’euros de timbres par an, soit environ quatre euros par mois. Ce qui pèse le plus, c'est la dématérialisation des courriers administratifs et professionnels : les impôts sur internet, les factures d'électricité via le web, la télétransmission entre le médecin et les mutuelles, etc.  

Franches augmentations

La hausse atteint 4,7% en moyenne pour tous les types de timbres. Mais la progression est plus importante pour le timbre rouge censé acheminer le courrier rapidement. Il dépasse désormais un euro, une première historique. Le rouge passe de 95 centimes à 1 euro 05, une flambée de plus de 10%. Idem pour le tarif vert, qui propose un acheminement plus lent mais plus écologique : +10% à 88 centimes. L’affranchissement du courrier industriel et de gestion augmente lui aussi de 2,5%.

La Poste ne peut pas fixer elle-même ses tarifs puisqu’elle assume des missions de service public. Elle a un régulateur, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), présentée plus souvent comme le gendarme des télécoms mais qui a aussi, pour des raisons historiques, la tutelle des services postaux. L’ARCEP écoute les demandes de La Poste en matière de prix et tranche ensuite. Dans un avis rendu l’année dernière, l’autorité de régulation a adopté une nouvelle règle de comptabilité qui révise à la hausse la charge supportée par La Poste en matière de service universel. Ce qui conduit au relèvement du plafond des tarifs autorisés de 5% jusqu’en 2022.  

Amélioration du service

Pour La Poste, derrière la hausse du prix du timbre il y a la volonté de maintenir un bon niveau de qualité du service. De leur côté, certains syndicats expliquent que chaque nouvelle augmentation du prix du timbre relève plus du tour de passe-passe pour gonfler les profits aux dépens des usagers. Le fait est que La Poste se transforme petit à petit, à la suite du plan "La Poste 2020" initié par le président-directeur général du groupe public, Philippe Wahl.

Le virage vers les services financiers a été bien négocié avec la Banque Postale. Le tournant numérique aussi. Le groupe a été l'un des tout premiers en France à se doter d’une direction des affaires numériques. Un autre objectif est de réduire la dette de l’entreprise, qui atteint environ 3,8 milliards d’euros.

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