Le Nasdaq va très bien. Grâce à quoi ?
On pourrait être tenté de voir le Nasdaq comme une sorte de super casino qui fait ou défait la fortune des capitalistes américains les plus intrépides. Mais on aurait tort : le Nasdaq, c’est une affaire tout à fait sérieuse, ce marché boursier a été créé en 1971, pour financer l’innovation, c’est à dire, les entreprises à fort potentiel de croissance. Et quand on regarde le Nasdaq, on aperçoit toutes les grandes entreprises qui transforment aujourd’hui notre quotidien, dans l’internet, dans la santé, dans les biotechnologies, on voit ainsi l’exceptionnelle vitalité et créativité du capitalisme américain. Et là, boosté par une puissante vague d’innovations, le Nasdaq est à nouveau à son sommet.
La dernière fois que le Nasdaq avait atteint ce niveau, tout avait explosé. C’était la première bulle de l’histoire d’internet il y a quinze ans, est-ce qu’on ne risque pas la même déconvenue ?
Bien sûr, il y a toujours des excès au Nasdaq : l’application Whatsapp rachetée par Facebook 22 milliards de dollars alors qu’elle perd toujours de l’argent, ça fait beaucoup ; le marché s’est aussi pris d’une folie totalement exubérante pour Coupons.com, une société qui propose des coupons de réduction et dont le cours a augmenté de 90% au premier jour de cotation… Mais il ne faut pas s’arrêter à ces quelques exemples isolés. Le Nasdaq est bien plus sérieux qu’il y a quinze ans. Les investisseurs ont payé cher d’avoir cru que les arbres pouvaient monter jusqu’au ciel. Beaucoup de choses ont donc changé. Le nombre de société côté a été divisé par deux. Et surtout l’internet est entré dans un nouvel âge, des entreprises ont disparu, celles qui ont résisté sont plus beaucoup plus solides. Et puis si l’on compare la valorisation actuelles des entreprises avec celles d’il y a quinze ans, on voit que la moyenne est beaucoup plus raisonnables et que les critères ont bien changé.
Quelles sont les valeurs vedettes du Nasdaq ?
La star, c’est Apple bien sûr, première capitalisation boursière au monde. Derrière il y a Microsoft qui était en 1ère il y a quinze ans et qui a perdu 40% de sa valeur. Mais c’est surtout les petits nouveaux qui ont fait le bonheur du Nasdaq, le cours de Facebook a doublé en trois ans, l’action de Netflix qui propose des films et des séries sur internet s’est envolée, tout comme celui de Tesla le constructeur californien de voitures électriques. On le voit, ce qui est spectaculaire, c’est la capacité des Américains à créer et à faire grandir des entreprises qui deviennent des géants mondiaux en un temps record. Alors qu’en France ou en Europe, on peine à bâtir de nouvelles grandes entreprises de technologies. On s’appuie chez nous davantage sur de vieux groupes traditionnels, avec certes de beaux savoir-faire, mais moins présents dans les secteurs d’avenir. Si l’Europe veut peser dans le monde de demain, il lui faudra acquérir un peu de cette vitalité exceptionnelle que l’on perçoit aujourd’hui au Nasdaq.
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