Le léger rebond économique commence à profiter aux jeunes diplômés
Place aux jeunes en ce jeudi 18 juin, car il semble bien que le petit mieux de l’activité et de la croissance commence à leur profiter ?
Manifestement, les jeunes, ou plutôt des jeunes et pas n’importe lesquels commencent à sentir les effets de la reprise. Les économistes scrutent tous les signes, puisque jusqu’ici ils redoutaient qu’on soit entré dans une phase d’amélioration certes, mais une phase de croissance sans emploi, sans reprise de l’emploi.
Un premier signe encourageant est donc venu hier de l’enquête très approfondie réalisée par la conférence des grandes écoles, réalisée auprès de 173 établissements partout en France. Alors attention, cette enquête cible les jeunes diplômés, les fameux bac + 5 des deux dernières promotions.
Première bonne nouvelle : 80% d’entre eux ont trouvé un emploi mois de six mois après l’obtention de leur diplôme, et la moitié d’entre eux avaient déjà trouvé ce job alors qu’ils étaient encore en train d’achever leurs études. Et pour les trois quarts de ces jeunes, il s’agit d’un contrat à durée indéterminé, un fameux et précieux CDI. Et autre signe intéressant, leur niveau de rémunération, leur premier salaire qui diminuait depuis 14 ans, s’est non seulement stabilisé mais commence même à remonter, notamment via des primes. Il y a donc un frémissement, tout le monde le dit.
Signe positif, mais il s’agit surtout des très bons élèves, ceux qui ont trouvé leur place dans le système scolaire et supérieur ?
En effet, on ne parle pas des près de 2 millions de jeunes entre 18 et 25 ans sortis du système scolaire et qui n’ont aujourd’hui ni emploi, ni formation. On parle effectivement de ces jeunes qui poursuivent leurs études, mais à l’heure où il est de bon ton d’assassiner en vrac notre système scolaire, il faut quand même noter que ce même système, certes très élititste, est capable de former des têtes bien faites, que les entreprises s’arrachent, et tout particulièrement quand la reprise se profile. Il faut noter que ces écoles et ces institutions ont fait ces dernières années un effort considérable pour rénover leur pédagogie, pour s’ouvrir davantage à l’international et au monde de l’entreprise. Et ça marche.
Il y a aussi dans cette étude, quelques points faibles qui sont soulignés ?
Et là c’est assez stupéfiant. On pensait quand même que les choses avaient évolué en matière d’égalité hommes / femmes. Et que, au moment où un jeune homme et une jeune femme entrent dans la vie du travail, ils le faisaient sur un pied d’égalité. Eh bien pas du tout : le premier salaire des jeunes femmes diplômées est inférieur de 3 à 5.000 euros, en brut annuel, à celui des hommes. 3 à 5.000 euros de moins. Sans aucune justification particulière.
De la même manière, les femmes sont moins nombreuses à décrocher tout de suite un CDI : il y même 15 points d’écart avec les garçons. Il semble qu’on reproche aux jeunes femmes diplômées leur manque d’expérience ou leur difficultés à se projeter dans des fonctions de leadership. C’est écrit. Voilà, c’est à méditer. La reprise est donc là, mais elle n'est pas la même pour tout le monde. Pour vous dire la vérité, on en est resté un peu les bras ballants ce matin.
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