Le gouvernement veut "dépoussiérer" les tickets-restaurant
Même si l’inflation ralentit, le gouvernement estime qu’il faut continuer à soutenir le pouvoir d’achat des Français. C’est pourquoi il souhaite que les tickets-restaurant puissent encore, en 2024, être utilisés pour faire des courses alimentaires – dans la limite de 25 euros par jour, alors que normalement cette disposition devait disparaître fin 2023.
Les restaurateurs ont pourtant interpellé le gouvernement sur les 200 millions de manque à gagner que ce détournement représente pour eux chaque année. Ces millions partent donc dans les caisses des supermarchés plutôt que dans les leurs. Mais leurs protestations sont restées vaines.
Bénéfices de la dématérialisation
Attention tout d'abord, si vous faites partie des cinq millions d’actifs qui bénéficient de tickets-restaurant, rappelons que vous avez jusqu’à fin janvier pour utiliser vos tickets papiers datés de 2023. Après cette date, ils seront perdus. S’ils sont dématérialisés (en version digitale sur une carte), vous avez jusqu’à fin février, mais au-delà, vous pouvez les reporter sur votre compte pour l’année prochaine.
La disparition de la version papier est prévue pour mars 2026. Il ne restera alors que les tickets-restaurants numériques qui, selon le gouvernement, devraient être plus faciles à utiliser. Cela devrait aussi permettre de réduire les coûts, notamment les commissions que les commerces et restaurateurs doivent verser aux émetteurs de titres, c’est-à-dire aux groupes comme Sodexo, ou Edenred etc.
Cette dématérialisation est aussi plutôt une bonne chose pour les associations comme la Croix-Rouge, car il y a plus de dons réalisés avec les versions dématérialisées qu’avec les versions papier. Ces dons sont en effet plus faciles à faire, avec un virement en un clic, et l’an dernier, plus de 1,3 million euros ont été versés aux associations via les tickets-restaurant.
Faire évoluer le dispositif
Une réflexion plus globale est lancée autour de l'ensemble du dispositif, avec les représentants des employeurs, les salariés, mais aussi l’État, en vue de le faire évoluer. Parmi les pistes, il y a l’idée de moduler le plafond de dépenses quotidiennes, selon que l’on utilise les tickets-restaurant dans les commerces de bouche, comme les boulangeries, les traiteurs, ou bien dans les grandes surfaces.
Il est aussi question d'établir plusieurs cartes de tickets-restaurant, pour que les enfants des salariés puissent les utiliser. Olivia Grégoire, la ministre en charge du dossier, promet de "dépoussiérer" le système.
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