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Le décryptage éco. Taxes sur l'aluminium et l'acier : un nouveau sursis américain qui risque de ne pas contenter l'Europe

Dans la nuit de lundi à mardi, Donald Trump a annoncé une nouvelle exemption pour l'Europe sur les droits de douane concernant l'acier et l'aluminium jusqu'au 1er juin. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Donald Trump, le 30 avril 2018, à Washington D.C. (SAUL LOEB / AFP)

La nouvelle est tombée dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Les États-Unis accordent un nouveau sursis à l’Europe concernant les droits de douane sur l’acier et l'aluminium. Donald Trump repousse au 1er juin l’exemption sur ces taxes.

C’est un ouf de soulagement pour l’Europe, mais aussi le Canada et le Mexique. En mars dernier, le président américain, qui a promis des mesures protectionnistes, avait décidé d’augmenter les taxes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium, qui entrent aux États-Unis. Il avait exempté plusieurs pays, dont l’Europe, jusqu'au 1er mai.

Un répit de courte durée

Depuis des semaines, l’Union européenne se bat d’arrache-pied pour obtenir une exemption définitive, mais elle n’a obtenu qu’un sursis. Il n'est que d'un petit mois jusqu’au 1er juin. Donald Trump a-t-il entendu les demandes répétées de l'Union européenne ? Emmanuel Macron, comme Angela Merkel, ont usé de tout leur poids auprès du dirigeant lors de leurs déplacements respectifs à Washington la semaine dernière. 

Bruxelles avait aussi mis en garde contre d'éventuelles représailles commerciales, si les taxes américaines étaient mises en œuvre. L’Europe se préparait à taxer des dizaines de produits emblématiques fabriqués aux États-Unis, comme le tabac, le bourbon, les jeans ou les motos et les produits agricoles.

Comment va réagir l’Europe à cette décision ?

Il n'est pas sûr qu’elle apprécie beaucoup que Donald Trump joue encore avec ses nerfs avec ce report annoncé quelques heures avant la date limite. L'Union européenne a toujours demandé une exemption définitive. De plus, la Maison Blanche a de nouveau justifié ces surtaxes par la préservation de la sécurité nationale des États-Unis. Pour elle, une trop grande dépendance aux métaux venus de l'étranger constitue une menace.

L’Europe conteste cette version et avance l'idée que ces taxes ne servent qu'à avantager les entreprises américaines. Donald Trump veut surtout rééquilibrer le déficit commercial des États-Unis vers l’UE, car elle est le premier fournisseur d’acier des États-Unis. En 2017, elle y a exporté plus de 5 milliards d'euros d'acier et plus d’un milliard d'euros d'aluminium. Pour rétablir la balance, Donald Trump demande que Bruxelles fasse un geste et des concessions commerciales.

Appliquer le même modèle qu'avec la Corée du Sud

Donald Trump aimerait que l’on fasse comme en Corée du Sud. Elle a accepté une réduction de ses exportations d'acier vers les États-Unis et a consenti à une plus grande ouverture de son marché aux constructeurs automobiles américains, c’est-à-dire qu’elle a baissé ses taxes sur les voitures importées. L’Europe n’entend pas du tout faire la même chose. Autant dire que les discussions ne sont pas terminées. L’épée de Damoclès que fait peser Donald Trump sur les relations commerciales entre les États court toujours.

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