Le décryptage éco. SNCF : la facture de la panne de Montparnasse sera lourde
Un "bug" du système d'aiguillage a provoqué l'interruption totale du trafic, dimanche, gare Montaprnasse. Une panne qui aura un coût considérable. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Un incident comme celui qui a touché le trafic des trains à la gare Montparnasse dimanche 3 décembre coûte cher. Très cher même. Plusieurs millions d’euros. Bien entendu pour la panne de dimanche, il est trop tôt pour établir l’addition.
Impossible d’avoir le montant de la facture concernant la panne de cet été, à Montparnasse, en plein chassé-croisé, qui avait causé l’arrêt du trafic pendant trois jours. La SNCF ne le dévoile pas.
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Mais la note a dû être salée. A chaque fois, la SNCF dédommage une partie des voyageurs et elle rembourse des billets de train. Ce devrait être pareil après l’incident de dimanche, elle s’y est engagée.
Le contribuable va payer
La SNCF dit que ce n’est pas le même type de panne. En août, c’était dû à un problème de signalisation et surtout, cela avait duré trois jours. Dimanche, c’est à cause d’un bug informatique qui n’a duré que quelques heures. Sous-entendu : cette fois, c’est moins grave, ça a été mieux géré, et donc ce sera moins coûteux.
Mais c’est quand même le contribuable qui va payer. La SNCF est une entreprise publique qui ne se porte pas bien. Elle est très endettée : 46 milliards d’euros de dette. Et la seule charge des intérêts représente 1,5 milliard d’euros chaque année. La société ferroviaire coûterait plus 10 milliards d'euros par an à l'Etat et aux collectivités locales.
Cette énième panne va encore alourdir la facture pour l’usager. Et elle tombe particulièrement mal, car la SNCF va bientôt connaître une mise en concurrence. Cela n’est pas bon pour son image.
L'Etat, mauvais gestionnaire
Elisabeth Borne, la ministre des Transports, devait convoquer lundi matin, Patrick Jeantet, le PDG de SNCF Réseau. Elisabeth Borne tape du poing sur la table. La ministre a dit dès dimanche que cet incident était "inacceptable". Elle avait dit la même chose cet été et sa réaction montre les liens compliqués de la SNCF avec sa tutelle : l’Etat. L’Etat qui a sa part de responsabilité, qui est mauvais gestionnaire, car ces pannes sont aussi le signe que les investissements n’ont pas toujours été faits là où il fallait.
En janvier dernier, la Cour des comptes avait estimé que cet actionnariat unique perturbait la stratégie à long terme de la SNCF. Comme à chaque incident, la ministre risque de demander un rapport. Celui qui a lui avait été rendu après la panne de cet été recommandait d’investir dans une meilleure information aux voyageurs. La SNCF vient de s’engager à mettre 150 millions d’euros d’ici trois ans. A défaut d’avoir un réseau fiable, on aura donc des informations. C’est déjà ça !
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