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Le décryptage éco. Rentrée cruciale pour les magasins de jouets La Grande Récré

Le patron de La Grande Récré est convoqué devant le tribunal de commerce qui décidera de l'avenir du groupe de jouets en difficulté financière. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Temps de lecture : 3 min
Une soixantaine de magasins La Grande Récré doivent fermer en France. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

La Grande Récré va-t-elle survivre ? Le groupe de magasins de jouets est en redressement judiciaire. Son patron présente un projet de reprise lundi 10 septembre. Le PDG, Jean-Michel Grunberg, fils du fondateur de La Grande Récré, avait déjà fait une présentation début juillet devant le tribunal de commerce, mais les juges avaient demandé un supplément d'information. Il revient aujourd'hui devant eux, avec un plan de continuation.

Fermeture d'une soixantaine de magasins en France

La Grande Récré compte 400 magasins dans le monde, dont 250 dans l’hexagone. Le groupe emploie 2 500 salariés au total, dont la moitié en France. Pour relancer son enseigne, le patron propose plusieurs choses : se séparer de ses filiales à l'étranger, notamment une centaine de points de vente en Espagne, en Belgique et en Suisse, pour se recentrer sur la France, en ne gardant tout de même que les magasins qui marchent le mieux. Ce qui impliquerait la fermeture d’une soixantaine de boutiques non rentables. Il propose aussi de développer la vente sur internet. C'est notamment parce que la marque avait raté le virage de la vente en ligne qu'elle connaît de telles difficultés.

Le patron cherche de l’argent pour relancer sa marque. Il faut combler la dette de presque 100 millions d’euros. Le groupe Fnac Darty est intéressé et pourrait déposer une offre, mais pour l’instant, il y a aussi un autre acteur prêt à investir dans le secteur du jeu, c'est la Financière immobilière bordelaise qui gère 22 Galeries Lafayette en région. Michel Ohayon, le patron fondateur cette société immobilière, a proposé de mettre de l’argent dans Toys'R'Us, qui se porte mal aussi.

Après la déroute de sa maison-mère aux États-UnisToys'R'Us, numéro 1 de la vente de jouets en France, avait annoncé en mars dernier qu'il cherchait un repreneur. En France, Toys'R'Us compte 53 magasins et 1 300 collaborateurs. La marque est également en redressement judiciaire. Il y aurait plusieurs repreneurs potentiels, dont le groupe Orchestra, spécialisé dans la vente d'articles de puériculture. On en saura plus en octobre prochain, lorsque le tribunal se prononcera.

De plus en plus de jouets achetés sur internet

En attendant les reprises de ces magasins, la situation de la Grande Récré risque de peser sur les ventes de jouets de Noël, car c’est maintenant que la saison de Noël se prépare. Toys'R'Us et la Grande Récré représentent près de 18% du marché. Pour l'instant, les fabricants de jouets et les fournisseurs ne savent pas trop sur quel pied danser. Ils parient sur la poursuite d'activité des deux chaînes, mais ils sont prudents et réduises leurs assortiments. Ce serait dommage donc que le père Noël rencontre des problèmes pour se fournir en décembre prochain.

Une chose est sûre, c’est que les concurrents des magasins de jouets sont déjà dans les starting-blocks. Il y a les hypermarchés mais surtout, les sites de vente en ligne comme Amazon, car les Français achètent moins de jouets qu’avant et ils les achètent de plus en plus sur internet. En un an, la vente de jouets sur internet a augmenté de 15%.

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