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Le décryptage éco. Reforme des retraites : qui seront les gagnants... et les perdants ?

Selon l'étude d'impact sur la réforme des retraites, avec un âge d'équilibre fixé à 65 ans pour la génération 75, il n'y aura aucun changement pour près d'un assuré sur deux. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
U8n retraité au bord d'une rivière. Photo d'illustration. (MAXPPP)

Le projet de loi sur les retraites sera présenté vendredi 24 janvier en Conseil des ministres. Il sera assorti d’une étude d’impact. Dont les premiers éléments commencent à sortir.

Plus que jamais, on va reparler de ce fameux âge pivot qui va se situer plutôt autour de 65 ans pour les premières générations à basculer dans le régime universel par points. C’est-à-dire celle née en 1975 et les suivantes, qui partiront à la retraite à partir de 2037. Cet âge pivot, rebaptisé dans le projet de loi "âge d’équilibre", est une borne un peu conventionnelle déterminée en fonction de l’espérance de vie de la génération à laquelle vous appartenez et vous vous souvenez du mécanisme : si vous partez avant, vous avez un malus, votre pension de retraite est amputée de 5% si vous travaillez au-delà, votre retraite est bonifiée d’autant. Surtout, dans la loi, cet âge d’équilibre n’est pas gravé dans le marbre, il augmentera si l'espérance de vie s'allonge, il pourrait donc dépasser les 65 ans et  même monter jusqu'à 67 ans et plus pour les générations nées dans les années 1990. C’est-à-dire ceux qui partiront à la retraite en 2060, 2070.  

Une réforme "neutre" pour la moitié des assurés

À côté de ces paramètres liés à la génération, il y a d’autres éléments plus individuels qui seront aussi pris en compte : le fait d’avoir des enfants, de faire un métier pénible. Cela vous donne des points qui vous permettront de partir avant votre âge d’équilibre. Et c’est d’ailleurs une surprise de l’étude d’impact : pour la moitié des assurés, l’introduction d’un l’âge d’équilibre ne changera rien. Soit parce que vous pourrez partir, comme aujourd'hui, plus tôt, sans décote en faisant valoir de l’invalidité ou de l’inaptitude, soit parce que vous aurez atteint le taux plein de la retraite à un âge qui coïncide ou presque avec l'âge d’équilibre de votre génération. Autrement dit, pour un assuré sur deux, la réforme serait neutre.

Des gagnants et des perdants

Selon l’étude d’impact, avec les nouvelles règles, un tiers des assurés pourront partir plus tôt qu’aujourd’hui. Ce sont ceux qui ont une carrière incomplète, et qui aujourd’hui sont obligés d’attendre 67 ans, pour avoir une retraite à taux plein, sans décote. On trouve beaucoup de femmes qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants, des travailleurs à temps partiel. Pour ces derniers, un âge d’équilibre même à 65 ou 66 ans est plus intéressant que la borne actuelle des 67 ans. En revanche, les grands perdants sont ceux qui avec les règle actuelles peuvent prendre leur retraite pleine entre 62 et 64 ans et qui, pour le coup, devront attendre l’âge d’équilibre à 65 ans et plus. Et donc travailler plus longtemps. Selon l’étude d’impact, c’est un cinquième des assurés. 

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