Le décryptage éco. Prix de l'électricité : le gouvernement veut revoir la méthode de calcul
François de Rugy, le ministre de la transition écologique et solidaire, présente mardi son projet de loi Énergie Climat, qui doit modifier plusieurs objectifs de la loi de transition énergétique de 2015. Et notamment la part du nucléaire dans notre pays. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Le projet de loi "Énergie Climat" qui doit modifier plusieurs objectifs de la loi de transition énergétique de 2015 est présenté mardi 30 avril par François de Rugy, le ministre de la Transition écologique et solidaire. Un projet qui doit revoir notamment la part du nucléaire dans notre pays.
Le texte va inscrire noir sur blanc que la part du nucléaire en France dans la production d’électricité passera de 75 à 50% à l'horizon 2035. Ce n’est pas vraiment une surprise : Nicolas Hulot lorsqu’il était encore en poste l’avait déjà dit, sachant que cet objectif de 50% était initialement fixé pour 2025. Le gouvernement repousse donc de dix ans. Cela résulte d’un compromis trouvé avec la filière nucléaire, mais forcément les associations et ONG sont déçues.
Le nucléaire doit être plus visible dans les prix de l’électricité
En fin de semaine dernière, François de Rugy a expliqué vouloir changer la formule de calcul parce que la définition actuelle des prix de l’électricité ne permet pas, selon lui, de faire profiter les Français du fait que notre énergie provient en partie du nucléaire. Or cette énergie issue de l’atome est à coûts relativement constants, contrairement par exemple aux prix du pétrole qui sont soumis à d’importantes variations. Leur hausse a d'ailleurs fait augmenter les tarifs de l’électricité ces derniers mois.
Le prix de l’électricité va augmenter de 5,9% cet été
Cette augmentation se fait conformément à la loi que le gouvernement est tenu de suivre, mais cette hausse suscite d’importantes oppositions. Des associations de défense des consommateurs et UFC-Que choisir ont ainsi demandé à Emmanuel Macron de ne pas l’appliquer, sans quoi ils promettent de saisir le conseil d’Etat. Reste que le changement de mode de calcul du prix de l’électricité que François de Rugy appelle de ses vœux pour modérer les tarifs ne sera pas inscrit dans le texte de loi qu’il présente aujourd’hui.
Le projet de loi prévoit aussi de fermer les centrales à charbon
Le gouvernement va réaffirmer dans ce texte sa volonté de fermer les quatre dernières centrales à charbon d’ici 2022. Elles assurent la consommation en électricité d’un million de foyers. Mais le gouvernement n’est pas très précis sur la façon d’atteindre cet objectif. Et pour les associations, tout reste à faire.
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