Le décryptage éco. Moral des patrons, embauches : les perspectives sont au plus haut depuis 15 ans
Le moral des chefs d’entreprise est au beau fixe depuis 2007 selon l'Insee. Ils sont convaincus de voir le bout du tunnel. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le traditionnel baromètre du climat des affaires de l’Insee montre un pic de confiance ce mois dernier, pour atteindre un niveau que l’on n’a pas connu depuis la crise, pas la crise sanitaire, mais la crise financière de 2007. Si le moral des chefs d’entreprise est au beau fixe, c’est parce qu’ils voient les avancées de la vaccination, la réouverture des frontières, une demande toujours très dynamique. Et c’est vrai que depuis la réouverture des commerces et restaurants le 19 mai, la consommation est toujours très soutenue.
Selon Bercy, qui scrute les achats en carte bleue des Français, les dépenses ne cessent d’augmenter chaque semaine. On est un niveau toujours plus haut que celui de 2019 à la même période, c’est à dire avant la pandémie : on est à 19% de dépenses en plus. Signe que les Français sortent, vont au restaurant, réservent leur été, achètent de l’électronique, des biens pour leur maison, des vêtements, etc. Dans l'industrie, l'activité a aussi redémarré plus rapidement que prévu. Et même à l'exportation, les chefs d’entreprise voient leurs carnets de commandes venant de l'étranger se remplir plus qu’espéré. Du coup, ils embauchent massivement.
La reprise est là
Sur le seul mois de mai, la caisse nationale des Urssaf a recensé plus de 785 000 déclarations d'embauches. On n'a pas été atteint ce niveau depuis janvier 2006, c’est à dire depuis 15 ans. La bonne nouvelle, c’est que la moitié de ces recrutements se font en CDI, en emplois pérennes. Il y a certainement un effet rattrapage après les confinements, mais pas que. La reprise est bel et bien là. Et d’ailleurs, aujourd’hui la difficulté pour les patrons est plutôt de trouver le personnel adéquat, les compétences dont ils ont besoin.
En revanche il y a toujours d’importantes difficultés d’approvisionnement pour le bois, le plastique, les semi conducteurs, etc. À cause de ces tensions, les industriels sont chaque mois plus nombreux à annoncer une augmentation probable de leurs prix de vente, note d’ailleurs l’Insee. Ces hausses, il faut s'y attendre, vont se répercuter sur les clients, et les particuliers. C'est notamment le cas dans le bâtiment et la construction, où les patrons sont un peu moins optimistes pour les prochains mois, du fait justement de ces goulots de production.
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