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Le décryptage éco. Mobilisation réussie pour les syndicats ?

Avec la manifestation de jeudi, on est au même niveau que les plus fortes mobilisations contre la loi El Khomri en 2016, mais très loin derrière le nombre de manifestants contre la réforme des retraites en 2010, sous Nicolas Sarkozy, qui avaient rassemblé 1 200 000 personnes en France.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Manifestation des fonctionnaires à Montpellier (Hérault), le 22 mars 2018. (PASCAL GUYOT / AFP)

Il y a eu du monde jeudi 22 mars dans les cortèges. Est-ce que c’est une mobilisation réussie pour les syndicats ? Si l'on s’en tient aux chiffres, selon le ministère de l’Intérieur : 323 000 personnes ont défilé dans toute la France et 500 000 personnes selon la CGT. 300 000, c'est beaucoup. À titre de comparaison, on est au même niveau que les plus fortes mobilisations contre la loi El Khomri en 2016. En revanche, on est très loin derrière le nombre de manifestants contre la réforme des retraites en 2010, sous Nicolas Sarkozy, qui avaient rassemblé 1 200 000 personnes !

Dans les régions, selon la police, près de 11 000 personnes ont manifesté à Toulouse, 10 000 à Marseille, Nantes, ou encore Lyon, 4 500 à Perpignan, 3 800 au Mans, 2 200 à Amiens, 4 000 à Clermont-Ferrand. Rien qu’à Paris, si on  additionne les deux cortèges celui des cheminots et celui des fonctionnaires, il y a eu 65 000 manifestants selon la CGT, 49 000 selon la police, 48 000 selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif d’une vingtaine de médias dont franceinfo. Un comptage nouveau dont le résultat finalement se rapproche de celui de la police et qui n’a concerné que Paris. À l’aune de ces résultats, ce tour de chauffe est plutôt réussi pour les syndicats, mais ce n’est pas non plus, la mobilisation puissante dont parle Philippe Martinez, le numéro un de la CGT.

Le taux de grévistes   

Les cheminots se sont mis en grève plus qu’on ne l’aurait imaginé. Selon la direction de la SNCF, plus d’un cheminot sur trois était gréviste. C’est beaucoup sachant qu’en fait, la CGT, le premier syndicat de l’entreprise, n’appelait pas encore à la grève ce 22 mars. L'appel venait de l'Unsa et SUD (deuxième et troisième organisations), la grève unitaire n’étant prévue que le 3 avril prochain. Cette mobilisation à la SNCF est aussi une réussite pour les syndicats, d’un point de vue psychologique, car cela renvoie au mouvement de 1995, qui reste une des plus belles victoires de la CGT.

Chez les fonctionnaires 

C’est décevant pour les centrales, car selon le ministère, on comptait presque 13% de grévistes pour la fonction publique d'État, presque 11,9% dans l'hospitalière, 8% pour la territoriale. C'est légèrement en baisse par rapport à la dernière grande journée d’action, 10 octobre dernier.   

Quelle va être la suite de la mobilisation ?  

Sans attendre, Philippe Martinez a annoncé jeudi soir une prochaine journée d’action le 19 avril. Côté fonction publique, les syndicats se réuniront, le 27 mars pour décider de la suite du mouvement.  À la SNCF, la grève perlée commence le 3 avril. Toute la question étant de savoir, si ces mobilisations feront mieux que ce 22 mars.

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