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Le décryptage éco. Les entreprises aidées vont-elles devoir rendre l'argent ?

Comment rembourser la montagne de dette accumulée depuis un an ? Faut-il mettre à contribution certaines entreprises ? Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, ouvre une  brèche. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Economie et de la Relance Bruno Le Maire à Rome (Italie) le 19 mars 2021 (PIERO TENAGLI / IPA / MAXPPP)

Il ne s’agit pas de rendre toutes les aides reçues. Mais de faire un geste, de participer à l’effort, quand la crise sera passée, quand la croissance sera de retour. Et ce n’est qu’une piste avancée par Bruno Le Maire : faire en sorte qu’une partie des recettes de l’impôt sur les sociétés – une fois seulement la croissance revenue – soit mobilisée pour payer la dette Covid-19 qui explose, et que le surplus engrangé contribue à son remboursement.

L’impôt sur les sociétés, c’est 14% des recettes fiscales de l’État. Autant dire qu’il ne suffira pas à régler la facture Covid-19 mais, pour Bruno Le Maire, "il serait juste que les entreprises rendent ce qu’elles ont réussi à obtenir grâce à la protection de l’État". Le ministre évite de toutefois de préciser les modalités, et il prend soin de rassurer les milieux économiques : l'idée n'est vraiment pas d'augmenter l’impôt sur les sociétés. Pas question de faire comme au Royaume-Uni, pays pourtant réputé libéral, qui a prévu, d’ici deux ans, de relever les prélèvements sur ses entreprises – uniquement les grandes, pas les petites – pour financer son déficit public.  

En France, le gouvernement attend aussi des engagements des entreprises sur l’emploi. Le gouvernement mais aussi les syndicats ! Après le "quoi qu’il en coûte", ils promettent de veiller à ce que les sociétés, et notamment les groupes, ne licencient pas à tour de bras une fois que l’État coupera les aides, comme le chômage partiel par exemple. Rien qu’en 2020, l’exécutif a déboursé 27 milliards d’euros pour le chômage partiel. Pareil pour le maintien des usines et des sites industriels dans l’hexagone. À coup sûr, les citoyens accepteront encore moins qu’avant des délocalisations.  

Ne pas oublier la question écologique

Le plan de relance de 100 milliards d’euros du gouvernement comporte tout un volet d’aides pour accélérer la transition énergétique en développant des filières comme l’hydrogène, ou les batteries électriques. Ce combat pour les contreparties des entreprises est depuis longtemps un cheval de bataille de l’opposition, des associations, des syndicats… Pour eux, ce soutien de l’État est un cadeau. À droite, et dans les rangs patronaux, au contraire, le sujet n’a pas lieu d’être, dans la mesure, où dans cette crise Covid-19, ce ne sont pas les sociétés qui ont choisi de réduire leur activité, ou de fermer boutique. C’est l’État qui leur impose ces restrictions. Bref, c’est le bras de fer et le sujet promet d’animer la future campagne présidentielle.           

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