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Le décryptage éco. Les complémentaires santé : hausse des tarifs pour 2021

Mauvaise nouvelle pour le portefeuille des Français : les tarifs des complémentaires santé vont augmenter en 2021. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une carte de mutuelle présentée à la pharmacie. Photo d'illustration. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

Selon la Mutualité francaise, qui représente 50% du marché des complémentaires, les prix des mutuelles vont prendre entre 2 à 2,5% en 2021. Ce sont les mêmes ordres de grandeur que les années précédentes. Mais d'autres cabinets d’experts privés prévoient une hausse beaucoup plus importante : entre 3 et 5%.

Quoiqu’il en soit, on parle bien de moyenne, avec d’importantes disparités en fonction des contrats. C’est surtout l’âge qui joue. Les tarifs sont beaucoup plus élevés à partir de 60-65 ans. Selon la Mutualité française, il faut compter en moyenne entre 1 200 et 1 400 euros par an pour un senior contre 500 à 600 euros pour un jeune. Idem en fonction des régions où vous habitez : les complémentaires alignent leurs tarifs sur ceux des professionnels de santé, et de leurs dépassements d’honoraires. Une consultation coûte souvent plus cher dans la région parisienne qu’en Lozère ou dans la Creuse.

L'impact de la crise

D’un côté, les complémentaires ont gagné avec la crise, au moins au début. Pendant le premier confinement, il y a eu moins d’accidents, et on est quasiment pas allés chez le dentiste, le medecin ou se faire faire des lunettes. Il n’y a pas eu vraiment de rattrapage ensuite. Du coup, elles ont eu moins à rembourser, et ont économisé 2,2 milliards d’euros par rapport à 2019. Mais, de l’autre côté, le gouvernement a voté une taxe sur le secteur. Les assureurs vont payer un milliard d’euros dès cette année et 500 millions d’euros l’an prochain. Une petite partie de cette contribution sera d’ailleurs répercutée dans les tarifs 2021.

Reste enfin le chômage, et c’est ce qui risque de peser le plus sur leurs comptes. Ça tient à la portabilité des contrats. C'est-à-dire ce droit donné au salarié licencié de garder gratuitement sa mutuelle pendant quelques mois après la rupture de son contrat de travail. Alors qu’on parle de 800 000 emplois détruits, les pertes sèches pour les mutuelles risquent d’être importantes. Forcément, cela va avoir un impact sur les prix des contrats, notamment dans les secteurs très touchés, comme la culture, l’événementiel, la restauration…

C’est sans compter les entreprises en difficulté : certaines ont déjà eu des reports de paiement de cotisations. Mais les complémentaires s’attendent à avoir de plus en plus d’impayés. Tous ces éléments seront répercutés sur le client final, c’est-à-dire l’assuré.

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