Le décryptage éco. Le secteur bancaire en plein bouleversement
Les syndicats de BNP Paribas appellent à la grève contre un projet de transformation des horaires de leurs agences. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Une grève et une manifestation prévue le 13 octobre par les syndicats de BNP Paribas, c'est assez rare dans le secteur bancaire. Cette fois, signe du malaise, tous les syndicats de BNP sont mobilisés. L’étincelle est venue d’un projet de changements d’horaires dans les agences. La direction veut mieux les adapter aux besoins des clients et à l’affluence. Certaines agences ouvriront plus tôt le matin, d’autres baisseront le rideau plus tard le soir.
Les salariés craignent d’y laisser des avantages, des jours de RTT notamment. Cela traduit une réelle inquiétude, alors que le modèle traditionnel de l’agence du bout de la rue est en perte de vitesse. On fait davantage d’opération par internet, on ne se déplace plus autant qu’avant. Face à ce constat, toutes les banques réfléchissent à la façon de faire évoluer leur réseau, de moins en moins rentable.
La concurrence des banques en ligne
Et la menace vient aussi des banques en ligne. On estime qu'un quart des Français possède déjà au moins un compte dans ce type de banque, la concurrence est rude. Alors pour se différencier, la plupart des établissements traditionnels misent sur l’expertise. Les clients n'iront plus dans leur agence pour retirer un chéquier ou faire un virement, mais plutôt pour prendre rendez-vous et être conseillé sur la gestion de leur épargne ou leur projet immobilier.
Mais cette réorganisation, ça veut dire des emplois en moins. Dans la banque, ces dernières années, il y a déjà eu des milliers d’emplois supprimés, et ce n’est pas terminé. Entre les taux bas et des prévisions de croissance inquiétantes, tout le secteur est bousculé. Selon une étude du cabinet de conseil McKinsey publiée il y a un an, en octobre 2019, près d'un établissement bancaire sur trois dans le monde était susceptible de mettre la clef sous la porte dans les prochains mois. Avec la crise du Covid-19, ce sera sûrement davantage.
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