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Le décryptage éco. Le retour en grâce de la Grèce sur les marchés

La Grèce vient de conclure un troisième plan d’aide avec la communauté internationale. Et va pouvoir se refinancer sur les marchés.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alexis Tsipras, Premier ministre grec, à Thessalonik (Grèce), le 13 juillet 2017. (KONSTANTINOS TSAKALIDIS / SOOC)

Est-ce le début d’une certaine résurrection pour la Grèce ? Athènes, qui vient de conclure un troisième plan d’aide avec la communauté internationale, pourrait bientôt se refinancer directement sur les marchés financiers.

C’est un peu comme un ménage qui est à découvert sur son compte bancaire. Un découvert tel que le banquier ne veut plus lui prêter d’argent. Parfois, certaines familles sont même placées directement sous tutelle de la Banque de France qui décide de combien d'argent elles ont besoin par mois pour vivre. Cette situation humiliante est celle que vit la Grèce depuis plus de huit ans, placée sous perfusion financière d'institutions comme le FMI. Le Fonds monétaire international qui reconnaît aujourd’hui s’être trompé sur les méthodes de résolution de la crise, mais cela est une autre histoire, nous y reviendrons.

Aujourd’hui, Athènes envisage d’aller directement sur les marchés pour chercher de l’argent. Comme si notre ménage en question retrouvait grâce aux yeux de son banquier, après avoir fait de gros efforts et des économies pour redresser sa situation.

La Grèce entrevoit la fin de la récession

Pourquoi les marchés prêteraient de l’argent à la Grèce, plus facilement aujourd’hui qu’hier ? D’abord c’est un test de la part d’Athènes. En vertu des accords passés avec ses créanciers, il est prévu que la Grèce se refinance directement sur les marchés à partir de la mi-2018. Le gouvernement va donc lancer un ballon d’essai, peut-être cette semaine, car ses indicateurs conjoncturels se sont redressés : croissance économique de 2,1% cette année (à titre de comparaison, le PIB français devrait progresser cette année de 1,7%, si tout va bien). Pour la Grèce, c’est la sortie espérée de la récession qui frappe le pays depuis huit ans. Grâce aux réformes effectuées, certes très douloureuses pour la population, la Grèce vient de sortir du groupe des pays européens en déficit excessif. Groupe dans lequel figurent toujours la France et le Royaume-Uni.

La Grèce va créer des obligations. Un produit financier à ne pas confondre avec une action qui, elle, se traite à la bourse et concerne les entreprises. Une obligation, c’est un titre de dette émis par un Etat souverain proposé à des investisseurs. Ces derniers achètent les obligations à un taux d’intérêt qui reflète leur confiance dans le pays : plus ils ont confiance, plus les taux sont bas, ce qui permet à l'Etat concerné d'emprunter à des conditions avantageuses.

Pour finir de convaincre les marchés de sa bonne volonté, la Grèce va poursuivre ses efforts de redressement, mais la fenêtre de tir est ouverte. Il faut absolument passer avant une remontée des taux d’intérêt en Europe, et puis surtout avant les élections fédérales en Allemagne, au mois de septembre, qui pourraient compliquer la donne. On sait les Allemands toujours très sourcilleux vis à vis du gouvernement d’Alexis Tsipras.

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