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Le décryptage éco. Le business du ski est-il durable ?

Les stations de ski font le plein de skieurs qui viennent profiter de la neige tombée en abondance cet hiver en France. Une neige qui ne doit pas faire oublier que l'on va vers des hivers de plus en plus chauds.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Terrasse de café d'altitude à Val-Thorens (Savoie). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Selon un récent sondage OpinionWay pour Mondial Assistances, un quart des Français, qui ont prévu de partir en vacances en février, ont l’intention d'aller aux sports d'hiver. Cette année, avec la neige en abondance, les stations enregistrent des taux de remplissage record,  jusqu’à plus 5% en moyenne par rapport à l’an dernier. En France, l’industrie du ski, l’or blanc comme on dit, est un secteur économique important. La France est l'une des premières destinations de ski au monde. C’est 120 000 emplois (souvent saisonniers) et neuf milliards d’euros. Mais, le problème, c’est que cela pourrait ne pas durer.

Une météo déficiente

Depuis 30 ans, la neige tombe plus tard et fond plus tôt dans l’hexagone, la faute au réchauffement climatique. Dès 2007, l’OCDE tirait la sonnette d’alarme sur l’avenir des sports d’hiver. À la fin du siècle, vers 2100, on prévoit qu’il y aura trois à quatre degrés de plus. La neige ne tombera plus en dessous de 1 800 mètres d’altitude. Selon les experts de l'OCDE, 80 des 300 stations de ski françaises sont menacées de fermeture d'ici trente ans.

L’économie de l’or blanc est menacée

Surtout que si on en croit la Cour des comptes, qui a rendu un rapport au début du mois, les stations de ski françaises n’ont pas pris l’ampleur du choc à venir. La cour dénonce des politiques tarifaires "mal maîtrisées", des investissements centrés sur le court terme comme la généralisation de l'enneigement artificiel, une solution "partielle et onéreuse". La cour tire la sonnette d’alarme. Il faut que les stations pensent à d’autres activités que le "tout ski". Qu’elles diversifient aussi entre les saisons et développent d’autres formes de tourisme. Car le nombre de skieurs a tendance à baisser. Si on regarde le nombre de journées-skieurs dans le monde, il est passé d’environ 400 millions en 2011 à 330 millions en 2017. Cette diminution est visible un peu partout, aux États-Unis, au Canada, en France, en Suisse et ce serait encore plus important si la pratique des sports d’hiver n’explosait pas en Chine.

La Chine chausse les skis

Le président chinois Xi Jinping veut que 300 millions de Chinois accèdent aux sports d’hiver. Comme en France, c’est un sport cher – d’ailleurs selon le Credoc, seulement 8% des Français y vont une ou deux fois tous les deux ans – c’est un sport de riches et pour les asiatiques, un marqueur de l’élévation sociale. La Chine construit des stations de ski à tout va. Il n’y en avait que six en 1996, on en compte plus de 600 aujourd’hui. Mais elles ne ressemblent pas du toutes aux nôtres. Ce sont surtout des stades de neige. Au nord-ouest de Pékin, ville organisatrice des JO d’hiver de 2022, on s’attend à ce que des centaines de petites stations sortent de neige.

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