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Le décryptage éco. L’apprentissage, le cheval de bataille de Muriel Pénicaud

Muriel Pénicaud,  la ministre du Travail est mardi 26 juin en Bretagne pour vanter les mérites de l’apprentissage. Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement tente de développer cette filière.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Des eleves apprenti dans un atelier de maroquinerie sellerie dans le centre de formation des apprentis Gregoire Ferrandi à Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

L’apprentissage, Muriel Pénicaud, ancienne DRH, en a vraiment fait son cheval de bataille. Et la loi qu’elle défend actuellement devant le Parlement comporte un important volet pour encourager les entreprises, mais aussi inciter les jeunes à se tourner vers ce dispositif qui alterne cours théoriques et périodes en entreprise.

Des mesures de simplification

Il y a notamment plusieurs mesures de simplification. Par exemple, les contrats d’apprentissage seront plus souples. Ils pourront être signés à n’importe quel moment dans l’année, alors qu’avant ils étaient calés sur l’année scolaire. Ils seront aussi plus faciles aussi à rompre, alors qu’avant il fallait presque obligatoirement passer devant les prud’hommes. Nouveauté aussi, on pourra être en apprentissage jusqu’à 29 ans, alors que jusqu’à présent au-delà de 25 ans, ce n’était plus possible. Et puis du côté des rémunérations, elles vont être un peu revalorisées.

Adapter les cursus aux besoins du marché du travail

Les entreprises ont obtenu quelque chose qu’elles demandaient depuis longtemps : être beaucoup plus impliquées dans la construction des filières, là ou avant c’était essentiellement l’Education nationale qui construisait les diplômes. Les entreprises vont pouvoir adapter les cursus aux besoins du marché du travail, c’est à dire créer des diplômes pour les métiers dont elles ont besoin. En fermer d’autres qui ne sont plus adaptés à l’économie. Les chefs d’entreprises de PME de moins de 250 salariés vont aussi être encouragés financièrement avec une aide simplifiée. Avant il y en avait quatre, ce n’était pas lisible. Et le montant variera en fonction du niveau des jeunes qu’ils prendront en apprentissage. Moins le jeune sera qualifié, plus l’aide sera conséquente.

L’apprentissage encore victime d’une mauvaise image

Il faut espérer parce que la France est très en retard. On compte à peine 7% des jeunes 16 à 25 ans en apprentissage. Alors que tous les pays qui ont vaincu le chômage de masse, comme l’Allemagne, la Suisse, ou encore le Danemark, affichent un taux de 15%, voire 20%. Mais, au-delà de la loi, le plus dur à surmonter reste sûrement le regard que l’on porte sur l’apprentissage, qui est encore trop souvent considérée en France comme une voie de garage.  

Une garantie d’avoir un emploi

On estime que 70% des jeunes qui sont passés par l’apprentissage trouvent un emploi dans les six mois qui suivent l’obtention de leur diplôme. Et souvent avec des salaires plus élevés que la moyenne des débutants. En attendant que la loi soit adoptée, elle a été votée à l’Assemblée nationale et passera devant le Sénat en juillet, et que la réforme porte ses fruits. On pourra toujours compter sur la croissance, comme les employeurs ont du mal à trouver les compétences, ils sont plus enclins à prendre des jeunes en apprentissage : entre juin 2017 et fin avril 2018, plus de 300 000 jeunes sont entrés dans le dispositif. C’est un record !

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