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Le décryptage éco. La remontée de l’euro confirme l’indice Big Mac

L'euro a atteint un pic jamais vu depuis près de deux ans, vendredi dernier, notamment face au dollar. La devise européenne reprend des couleurs. De quoi relancer le débat entre l'euro fort et l'euro faible.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sculpture représentant le logo euro, à Bruxelles (Belgique). (DANIEL KALKER / DPA)

Vendredi 21 juillet 2017, l'euro a atteint un pic jamais vu depuis près de deux ans, notamment face au dollar. La devise européenne s'était fortement dépréciée depuis 2011 mais, visiblement, reprend des couleurs. De quoi relancer le débat entre l'euro fort et l'euro faible.

Euro fort contre euro faible. Synonyme de puissance pour le premier, bon moyen de vendre nos produits moins chers à l’étranger pour le second. Concrètement entre 2011 et début 2017, l’euro s’est déprécié de 30 %. Depuis le début de l’année, il a repris 10 % de sa valeur. Pour l’instant, on ne peut pas parler d’une flambée de l’euro (son niveau actuel est de 1,16 face au dollar. Lors de l’introduction de la monnaie unique européenne en 2000 son niveau était de 1,18). Nous restons donc compétitifs sur la scène internationale, et nos entreprises exportatrices continuent d’en profiter.

Comment peut-on expliquer cette remontée de l'euro ?

Partout, les indicateurs sont meilleurs. Pour preuve, les dernières prévisions du FMI publiée dimanche 23 juillet : la reprise mondiale s'affermit, dit le Fonds monétaire international qui relève ses perspectives de croissance pour la zone euro à 1,9 % pour cette année. Par contre, il prévoit un infléchissement côté américain pour 2017 et 2018.

L’euro reflète donc cette situation économique. D’autant qu’aux Etats-Unis, après l’effet positif de l’élection de Donald Trump sur le dollar, les investisseurs se montrent plus prudents face à un président américain qui a du mal à convaincre du bien-fondé de sa politique. Les investisseurs se tournent donc plus volontiers vers l'euro. Ajoutons à cela le discours du président de la BCE, Mario Draghi, qui, sans le dire clairement, commence à préparer les esprits à une sortie de la politique monétaire de soutien à l’économie, autre signe d’une amélioration conjoncturelle. Tous les facteurs sont réunis pour redonner de la vigueur à notre monnaie unique.

Cette remontée de l'euro ne va pas s'arrêter en si bon chemin

Un autre indicateur tend à prouver une remontée durable de l'euro. C'est l'indice Big Mac. Un indice très sérieux et très suivi par les agents de change, créé par l'hebdomadaire britannique des affaires The Economist. Depuis une trentaine d'années, le prix du célèbre hamburger, produit on ne peut plus universel, est observé partout dans le monde et sert de comparatif entre les monnaies locales et le dollar. Le prix du Big Mac étant différents selon les pays mais la base de calcul restant le dollar, cela permet de constater les différences de parité. Selon les projections du dernier indice Big Mac, l'euro devrait continuer de s'apprécier face à un dollar qui reste surévalué de 15 à 20 %.

Conséquence pour les particuliers

L'une des conséquences concrètes pour les particuliers est un impact sur les prix, puisqu'une remontée durable de l'euro va générer un peu d'inflation. Ce qui n'est pas un mal en soi. Une remontée des prix, ce sont des produits vendus plus chers par les entreprises qui augmentent ainsi leurs marges, ce qui leur permet normalement d'investir, d'embaucher et normalement d'augmenter les salaires. Affaire à suivre.

 

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