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Le décryptage éco. La France relance sa "taxe Gafa" nationale

La France va donc prélever une "taxe Gafa" nationale sur les géants du numérique, Google, Amazon, Facebook, Apple, quitte à susciter les foudres de Washington. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les logos de Google, Amazon, Facebook et Apple.
 (MAXPPP)

Les discussions au niveau international pour instaurer un impôt mondial sur les géants du web, les Gafa, ayant échoué, la France fera cavalier seul. Le temps de cette négociation, qui se tient dans le cadre de l’OCDE, la France avait suspendu sa taxe nationale. Mais, étant donné que les 137 pays n'ont pas réussi à trouver un compromis, elle décide de revenir à sa propre taxe, celle qu’elle avait votée en juillet 2019. Elle prélève 3% du chiffre d’affaires que ces entreprises réalisent dans l’Hexagone.

Bruno Le Maire, le ministre de l’économie l’a confirmé mercredi 25 novembre : les avis d’impositions ont bel et bien été envoyés pour le versement des acomptes dus cette année. Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et les autres vont devoir payer. Le règlement est prévu en décembre…

La France s’expose à des sanctions américaines

Dès la mise en place de cet impôt, les États-Unis l'ont jugé discriminatoire et Donald Trump a souvent menacé d’augmenter les droits de douanes sur produits français entrants aux États-Unis.

L’avertissement est pris très au sérieux par la France, car Washington a déjà relevé les droits de douanes sur les vins français par exemple. Là, la France parie toutefois sur un changement de contexte, elle espère qu’avec l’arrivée de Joe Biden, un terrain d’entente sera possible avec l’administration américaine. Ce qui n’est pas gagné, car le démocrate est le candidat des firmes de la tech, Biden va être tenté de défendre leurs intérêts et combattre cet impôt. Enfin, Donald Trump peut aussi mettre à exécution les mesures de rétorsion dans les 55 jours lui restent à la Maison Blanche.

En 2019, quand l’État français avait instauré cette "taxe Gafa" française et l'avait collectée, 350 millions d'euros avaient été empochés, ce qui n’est pas énorme. Cette année, ce sera surement beaucoup plus avec l’augmentation des ventes en ligne et la hausse du trafic sur internet durant les confinements. Mais, au-delà de l’argent recueilli, c’est surtout un symbole politique très fort. À l’approche du Black Friday, et après toute la polémique autour d’Amazon, le gouvernement n’entend pas épargner les grands gagnants de la crise.

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