Le décryptage éco. La Cour des comptes appelle le gouvernement à resserrer la vis
La Cour des comptes a présenté son rapport sur la Sécurité sociale et elle appelle le gouvernement à faire des économies. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
La Cour des comptes s’inquiète : la crise sanitaire a replongé la Sécurité sociale dans des pertes abyssales, avec un déficit de 35 milliards d’euros cette année. Un des plus important de l'histoire de la sécu ! Cela s’explique par les achats exceptionnels de vaccins, masques, tests, mais aussi par des dépenses plus pérennes, comme les dix milliards du Ségur de la santé pour augmenter les salaires des soignants. Le problème, prévient la Cour, c’est que cela ne va pas s’arranger et il faut s’attendre à ce que le trou de la Sécu soit de dix milliards d’euros jusqu’en 2025.
Limiter le "quoi qu'il en coûte"
De fait, le gouvernement est prié de fermer les vannes du "quoi qu'il en coûte", de limiter les dépenses. Comment ? Pour la branche maladie, il faut arrêter par exemple de prendre en charge à 100 % des téléconsultations, limiter les remboursements aux laboratoires, faciliter les liens entre la médecine de ville et l’hôpital, etc.
La Cour des comptes veut aussi plus de contrôles. Avec la crise sanitaire, l'heure était à la tolérance et par exemple, les Urssaf ont réalisé deux fois moins de contrôles qu’en temps normal. Il est temps de reprendre la lutte contre la fraude, dit la Cour… qui estime que les arnaques au chômage partiel ne sont pas assez détectées. Il faut aussi intensifier les recouvrements, car il y a trop d’impayés de cotisations de la part des entreprises. Reste que tout ça ne suffira pas : il faut agir rapidement, prendre des mesures fortes… Pas uniquement s’endetter, et laisser l’addition aux futures générations. Il y va de l’avenir du système.
Selon la Cour, des réformes sont nécessaires. Les magistrats avaient déjà dit en juin dernier qu’il fallait reculer l’âge de départ à la retraite. Ils confirment : on ne pourra pas y couper, sauf à rogner les droits des retraités. De quoi apporter de l’eau au moulin d’Emmanuel Macron qui, a mis ses projets de réforme sur pause, mais qui visiblement n’a pas totalement renoncé : le président hésite à s’attaquer aux régimes spéciaux avant la fin de son quinquennat. Pour faire des économies, mais aussi pour montrer dans cette campagne électorale, qu’il est encore le président réformateur.
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