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Le décryptage éco. L'Unsa, ce petit syndicat clef du conflit sur les retraites

L’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) n'est pas le plus connu des syndicats mais il est au centre du conflit sur la réforme des retraites. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des militants de l'Unsa manifestent contre la réforme des retraites à Nantes (Loire-Atlantique), le 17 décembre 2019. (LOIC VENANCE / AFP)

Premier à la RATP, deuxième à la SNCF, l'Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) joue un rôle clef dans le mouvement de grève illimitée contre la réforme des retraites. D’ailleurs, si les métros parisiens, et les trains sur l’ensemble du territoire, fonctionnent mieux, c’est en partie parce que l’Unsa a appelé à une pause, lundi 20 janvier.

Après 45 jours de grève, les agents ont besoin de reprendre du souffle, expliquent les responsables du syndicat Unsa-RATP. Les jours de grève ne sont pas payés et cela commence à être financièrement difficile. D’où cette suspension du mouvement qui devrait améliorer la circulation sur plusieurs lignes de métro parisien. L’Unsa, c’est un pilier du conflit : c’est elle qui avait choisi à l’origine, la date du jeudi 5 décembre pour lancer la grève, et la CGT s’y était raccrochée.

Un syndicat classé réformiste

L’Unsa, pourtant, n’est pas très connue, c’est une centrale nettement plus jeune que les autres : sa création date de 1993. On la classe du côté des réformistes : l’Unsa est plus proche de la CFDT que de la CGT. Et comme son nom l’indique, Union nationale des syndicats autonomes, chaque fédération, chaque branche interne garde une large part d’autonomie par rapport à la direction centrale. C’est pour ça d’ailleurs qu’on a pu voir, avant Noël, Laurent Escure, le secrétaire général national de l’Unsa, appeler à une trêve quand les agents RATP et SNCF eux, continuaient le mouvement. Il y a parfois dissonance.

Les scores de l'Unsa ont beaucoup progressé ces dernières années, dans la fonction publique, l’Education nationale, ou encore dans le privé. Mais l’Unsa n’a pas dépassé la barre des 8% nécessaires, tous secteurs professionnels confondus, pour être représentatif, selon la loi. C’est une importante source de conflit entre syndicats.

Un poids qui agace les autres syndicats

Pour beaucoup, l’Unsa, c’est le petit chouchou du gouvernement, invité à toutes les réunions à Matignon ou par les ministres. Ce qui agace beaucoup la CGT. Le gouvernement se défend : l’Unsa a toute sa place dans les échanges sur les retraites parce que c’est le premier syndicat à la RATP et le second à la SNCF, mais aussi parce que sur l’ensemble du public et du privé, l’Unsa totalise un peu plus de 7% des voix. Or, il faut avoir 5% pour siéger dans l’organe de pilotage du futur système des retraites par points, ce qui n’est pas le cas par exemple de la FSU ou encore de Solidaires, qui sont en dessous de ce seuil. Il n’empêche, pour beaucoup, l’Unsa a un traitement de faveur. Et prend un peu trop la lumière.  

Il y a un risque de reprise de la grève. C’est ce que laisse entendre le communiqué de l’Unsa-RATP, qui rappelle la détermination des agents mobilisés contre la réforme des retraites. Vendredi 24 janvier, jour de la présentation du projet de loi, en Conseil des ministres, il faut s’attendre d’ailleurs à de nouveaux débrayages même si l’Unsa dit réfléchir aussi à d’autres formes d’action. Lesquelles ? Pour l’instant, on ne sait pas.

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