Le décryptage éco. General Electric va payer 50 millions d'euros de pénalité pour ne pas avoir tenu sa promesse d'embauches
General Electric n’a pas créé les emplois promis à la France. Le groupe américain devra donc payer une amende de 50 millions d’euros. Le décryptage éco de Fanny Guinochet, ("L'Opinion").
General Electric va payer pour ne pas avoir tenu sa promesse. Le groupe américain a promis de créer un milier de postes en France. En 2019, le résultat n'est pas à la hauteur mais sans surprise. Le groupe avait commencé à préparer les esprits dès l’année dernière, donc ce n’est pas une surprise.
Tout part d’un engagement pris par GE en 2014. À l'époque, il rachète la branche Énergie d’Alstom, qu’il a payée 12 milliards d’euros pour emporter l’affaire face à Siemens qui était aussi candidat. GE s’est alors engagé à créer un milier d'emplois en France.
Aujourd'hui, le bilan est mauvais. GE a recruté 3 000 personnes ces trois dernières années mais le géant industriel a aussi beaucoup licencié. Il a connu des revers et a mal anticipé les évolutions du marché de l’énergie.
Au final, la différence entre les créations et les suppressions de postes, le solde net des emplois ne représente que 25 emplois créés sur la période. Pour un groupe qui compte près de 300 000 salariés dans le monde, ce n’est vraiment pas beaucoup.
50 millions d'euros de pénalité
Conformément au contrat, General ElectricGeneral Electric va payer. Les 50 millions d’euros versés à la France vont abonder "un fond de réindustrialisation", a annoncé ce mardi 5 février, le ministère de l’Économie. Cette somme doit servir à revitaliser l'emploi sur les sites concernés.
Mais vu l’espoir que suscitait l’implantation de GE à l’époque et les jobs attendus, il y a comme une amertume. Le ministère de l'Économie tente toutefois d’atténuer ce sentiment en expliquant que les investissements réalisés en France représentent près d’un milliard d’euros et que l’entreprise a pour projet de se développer à long terme dans l'Hexagone notamment dans les énergies renouvelables.
Des craintes pour l'emploi en France
À court terme, c’est surtout l’inquiétude qui domine chez les salariés et les syndicats. Ils craignent pour les 10 000 emplois de GE en France. Ces derniers mois, l’entreprise a surtout restructuré. On comptabilise plutôt les pertes immédiates que les investissements au long cours.
En matière d’emplois, comme le groupe américain était lié par contrat avec l’État français jusqu’à la fin de l’année dernière, le groupe a été vigilant à maintenir les postes. Sauf qu’il y a quelques jours, l’entreprise y est allée plus franchement. Elle a ouvert des négociations pour réduire ses effectifs dans l’Hexagone.
General Electric a lancé une rupture conventionnelle collective. L'entreprise a proposé aux syndicats de passer par ce nouveau dispositif des ordonnances Macron réformant le code du travail. Il permet de faciliter les départs volontaires en évitant un plan social proprement dit. Près de 500 postes sont concernés. Ce sont surtout les activités énergie qui sont visées, à Belfort, Nancy, mais aussi dans l’Essone et à Massy, en Ile-de-France. Les premiers départs dans ce cadre pourraient intervenir dès avril 2019. Une petite centaine de postes dans sa division éolien en mer en France, essentiellement basée à Nantes serait aussi sur la sellette.
Ces dernières nouvelles arrivent dans un contexte particulier. General Electric a supprimé l'année dernière 12 000 emplois dans le monde, dont 5 000 en Europe.
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